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Tour Adelaïde-Alice Spring : ou l’aventure vers l’Iceberg australien.

Après mon tour d’une semaine sur la côte Ouest australienne, me voilà revenue dans le centre du pays. Une seule nuit à Adelaïde me sépare d’un nouveau tour organisé vers Alice Spring, et surtout le mont Uluru. Ayers Rock pour ceux qui ne connaissent pas le nom aborigène.

Je pars cette fois avec la compagnie Groovy Grape, la même compagnie avec laquelle j’avais fait la dégustation de vin dans la Barossa Valley. C’est quand même moins la classe qu’avec l’autre compagnie. Le bus est petit, pas de toute première fraîcheur bien que bien entretenu. Il n’y a pas de repose tête, et la place pour les jambes est plus que limitée. Bref, 6 jours là-dedans, on va rigoler (jaune, le rire…). Notre guide est d’origine aborigène. Mais s’il nous demande de respecter autant que possible les aborigènes et leur culture, il aime nous rappeler « qu’il ne pourrait pas vivre à l’ancienne, et qu’il adooooooooore sa douche chaude le matin ».

Après quelques heures de route, nous arrivons à notre premier camping : le Stony Creek situé dans la petite ville de Wilmington. Car oui, nous allons camper. Mais ici ce sera dans des petits dortoirs. Nous déposons nos sacs et partons pour une randonnée dans le Flinders Range National Park, plus précisément dans l’ Aligator Gorge.

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Une petite marche qui fait du bien après tous ces jours passés à rester assise dans un bus. Je m’improvise même gardienne d’appareils photos lors de la traversé de la rivière.

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J’aurais dû m’enfuir, y en avait pour pas mal d’argent dans mon sac…  Le parc est très sympa, il est bien vallonné et les gum trees sont partout. Le soir, au coin du feu, je fais la connaissance de mes compagnons de galère. Un groupe d’étudiant français/allemand/italien, un couple de hollandais, un américain, une australienne, un canadien et une anglaise. Je vais donc tout faire pour fuir les français… pas qu’ils ne sont pas sympa, mais on n’est pas dans le même état d’esprit  de voyage et encore une fois, je ne suis pas là pour parler français.

Dans ce genre de tour, où il faut couvrir des centaines de kilomètres par jour, on ne dort pas vraiment beaucoup. Mais sur la route, on rigole en voyant ce genre de panneaux:

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Traduction: Population: moutons: 22 500, Moustiques: 2 000 000, êtres humains: 30.

Entre les petites soirées sympathiques autour des feux de camp et les réveils plus que matinaux, il ne reste plus beaucoup de temps pour profiter des lits. Heureusement on peut (essayer de) profiter de la route pour se reposer. Nous partons donc le lendemain pour Coober Pedy, une ville minière de 5000 habitants.

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Honnêtement, je ne pensais pas que cette ville soit aussi grande. J’avais lu dans mon guide que c’était un arrêt presque incontournable du trajet vers Alice Spring, mais loin de moi l’idée que ce soit une ville de cette taille. Surtout quand on sait que 70 % de ses installations sont sous terre, pour profiter d’une climatisation naturelle…

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Sur la route qui nous mène à Coober Pedy nous nous arrêtons au Lake Hart, un lac salé desséché. Une immense étendue blanche se présente devant nous. C’était très beau. On se demande toujours comment de l’eau (et de l’eau salée qui plus est) peut se trouver au milieu de nulle part, un nulle part particulièrement chaud.

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Nous arrivons ensuite à Coober Pedy, et faisons une visite guidée d’une des mines d’opale de la ville, la mine de Umoona. Coober Pedy est connu surtout pour son extraction d’opale. La ville extrait 80 % de la production mondiale de cette pierre précieuse. Nous logeons juste à côté de la mine, dans des dortoirs situés sous terre. Je ne me suis jamais sentie plus Hobbit qu’à ce moment-là… Il ne manquait que les fenêtres rondes pour s’y croire vraiment.

Puis nous allons assister au coucher de soleil au Breakable Point, un endroit et un instant magique que nous partageons autour de pizzas.

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Au retour, nous nous arrêtons dans un sanctuaire de kangourous. Ici ils recueillent les animaux blessés par les voitures ou abandonnés par les parents. Un autre groupe de touriste se joint à nous (beaucoup plus nombreux). Je tombe encore sur une famille de français, juste exécrables. Si c’est ça l’image de la France que les gens ont de nous, je comprends mieux pourquoi ils ne nous aiment que moyennement…

Et enfin, au troisième jour, la consécration. Nous arrivons enfin au mont Uluru, ce rocher immense qui, selon les scientifiques et comme un Iceberg, a un tiers de sa taille hors sol, et les deux tiers sous terre.

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C’est une terre sacrée pour les aborigènes, notre guide nous demande, sans pour autant être une obligation, de respecter leurs croyances et de ne pas grimper sur le rocher. Car oui, il y a un « escalier » pour monter au sommet. Nous arrivons dans l’après-midi, juste après les grosses chaleurs, ce qui nous permet de faire le tour du rocher à pied. Le tour fait plusieurs kilomètres et il nous faudra trois heures pour le terminer. On peut ainsi voir le rocher sous (presque) toutes ses facettes. Toutefois, une chose surprenante, certaines zones sont interdites de photographies et vidéos.

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Car certaines parties du rocher sont considérées comme sacrées. Il est difficile de se dire que l’on peut photographier un endroit et pas un autre, surtout quand, pris de loin, on photographie quand même ces parties du rocher. Je pose alors la question à notre guide. Il me répond que vu de loin, ça n’a pas d’importance. Mais de près, le roc offre des formes et quelques fois des peintures qui sont précieux pour les aborigènes. Je décide de respecter ces interdictions. D’autres ont préféré grimper sur le mont Uluru. Je ne juge pas, car moi aussi j’ai bien était tenté de monter et il a été difficile de résister à la tentation.

Le soir, nous dormons dans un camping à la belle étoile, dans des swags. Ce sont de grands sacs en toile avec un matelas intégré dans lequel on se glisse avec son sac de couchage. Il n’y a rien pour couvrir la tête ou  s’abriter. Autant dire que n’importe quelle petite bestiole peut venir crapahuter sur votre visage ou venir se mettre au chaud à vos côté. Moi qui ne suis pas très téméraire d’habitude, j’ai fait un effort (tout en restant près du feu de camp quand même) et passé au final une bonne nuit.

Le lendemain matin, nous nous levons avant le lever du jour pour admirer ce dernier depuis un point d’observation sur Uluru et les Olgas, d’autres rochers gigantesques. Il fait certes un peu frisquet, mais le spectacle est époustouflant, et je n’aurais échangé ma place pour rien au monde. Les couleurs, l’ambiance (bien que l’endroit fût surpeuplé à mon gout), la lumière… les photographes amateurs et professionnels se sont fait plaisir, et moi, j’ai pris une claque. Il y a des endroits sur terre, propres à chacun, qui apportent réconfort ou sérénité. Malgré le nombre trop élevé de visiteurs sur la passerelle d’observation, la sérénité m’a envahi, et rien que pour ré assister à ce spectacle, je suis prête à refaire 50 heures d’avion (aller-retour) et des dizaines d’heures de route.

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Il fût difficile de quitter cet endroit, mais une fois le soleil sorti, ce n’est plus pareil. Alors nous prenons la route en direction des Olgas, ces rochers arrondis, cousins du mont Uluru. Nous randonnons au travers de ces rochers en admirant les paysages divers. On est ici aussi sur une terre sacrée des aborigènes. Si cet endroit n’est pas aussi connu que le Mont Uluru, il vaut pourtant le détour.

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L’après-midi sera plus tranquille. Ceux qui n’ont pas monté Uluru la veille se font conduire à lui. Mais ils ne pourront pas grimper jusqu’en haut, celui-ci ayant été fermé pour cause de grands vents. Le soir nous retournons à un autre point de vue pour assister au coucher du soleil cette fois sur le Mont Uluru. C’était pas mal, mais pas aussi beau que l’aube. Une nouvelle nuit dans les swags nous sépare de notre prochaine destination.

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Nous repartons le lendemain pour Kings Canyon.

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Mais nous arrivons tard, et donc nous partons tard pour la randonnée prévue dans ce canyon. C’est une magnifique ballade, d’au moins trois heures. Je vous déconseille donc de partir dans l’après-midi. Car cette randonnée se fait à la fraîche (et donc on oublie le temps de midi, surtout en été), mais pas après la tombée de la nuit. Nous, nous avons commencé vers 16 heures.

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Nous nous sommes arrêtés dans un lac bien planqué au milieu du canyon, l’eau avait une couleur magnifique, mais sa température était quelque peu dissuasive.

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Pour autant, si vous y allez en période estivale, il faut retenir ceci : après avoir fait à peu près la moitié du trajet, vous allez arriver à un escalier en bois. Il faut passer dessous et tourner à droite pour aller vers le lac. Mon amie anglaise avec qui je suis resté tout le long de la randonnée a d’ailleurs faillit y rester (choc thermique). Mais tout ça nous a fait prendre du retard, et nous terminons la randonnée de nuit. Mon amie et moi sommes parties devant.

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Nous arrivons au bus avant les autres avec beaucoup d’appréhension car nous avons terminé le sentier (escarpé, proche d’un gouffre) avec les derniers rayons du soleil et nos compagnons eux arrivent avec les lampes torche. Je pensais que certaines personnes du groupe allaient gueuler mais non. Tout le monde préfère prendre ça à la rigolade. Ceci-dit, on me dira plus tard que notre guide à été inconscient de nous faire faire cette randonnée aussi tardivement, et que dans certaines boites de tours guidés, il aurait d’office perdu son job.  Super ! Mais bon, on est tous revenus vivant, c’est le principal. Nous retrouvons alors une de nos co-voyageuse au campement, qui n’était pas venue pour cause de problèmes de santé et passons une dernière soirée dans les swags. Petite anecdote, dans la nuit, nous avons entendu des quads tourner autour du camping, mais le matin, les rangers étaient à l’entrée, car ces petits malins n’étaient pas rentrés.

Et enfin nous allons en direction d’Alice Spring, cette ville plantée au milieu du désert. Berceau de la culture aborigène qui offre une ambiance… étrange. En effet, ici les aborigènes errent partout, pas méchant et pourtant un peu effrayant. Les vendeurs de peintures à la sauvette passent devant les galeries d’art du même genre d’œuvre d’art. Ça fait mal au cœur. On est confronté à la dureté de l’histoire : on visite un pays magnifique parce que nos ancêtres sont allés s’y installer. Mais se faisant ils ont presque détruit une civilisation qui a du mal à survivre. Difficile de ne pas être outragé, difficile de revenir en arrière. Question : que peut-on, nous pauvre touriste, y changer ?

Mais mon passage ici est court, alors après un ultime repas plein d’émotions avec mes compagnons de voyage, je passe un dernier jour à visiter la ville : avec mon amie anglaise et mes amis canadien et américains, nous déjeunons et allons faire un tour au musée du train et celui des Flying Doctors. Nous apprenons ainsi que la présence des dromadaires en Australie s’explique par la construction de la voie ferrée, pour se faire en plein désert, il fallait des animaux ne craignant que peu la sécheresse. Des dromadaires et chameaux, ainsi que leurs dresseurs, furent acheminés depuis l’Afghanistan.

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Pour les Flying Doctors, c’est une histoire un peu plus récente. Comme l’Australie est un grand pays, et qu’il n’y a pas d’hôpitaux à proche distance pour tout le monde, ce sont les hôpitaux qui se déplacent. De petits avions, très bien équipés pour les opérations d’urgence et avec un équipage médical volent vers les propriétés les plus perdues du territoire. Chaque année, des centaines de personnes sont sauvées grâce à eux.

Puis, il est temps pour moi de quitter mes nouveaux amis pour prendre le train en direction de Darwin, au Nord. Une autre aventure pleine de merveilles. Mais je vous raconterai ça dans un autre article.

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2 commentaires sur “Tour Adelaïde-Alice Spring : ou l’aventure vers l’Iceberg australien.

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