Les 25 et 26 mai dernier s’est tenu à l’aérodrome de Gap-Tallard un meeting aérien. C’était le tout premier auquel j’assistais, et ce qui est sûr, c’est que c’était un évènement de haute voltige ! Venez, je vous emmène au septième ciel !

L’aérodrome Gap-Tallard

D’abord, plantons le décor. Comme son nom l’indique, c’est un aérodrome, donc conçu pour les « petits » avions. Ici, pas de Boeing 747 (et ces jours-ci, j’ai envie de dire « tant mieux ») ou d’A380. Même les Rafales sont trop gros pour y atterrir.

Créé dans les années 1920 – obligée de préciser le siècle désormais – il fût neutralisé par l’armée italienne grâce à des tranchées durant la Seconde Guerre mondiale, pour éviter qu’il ne soit utilisé par les Alliés.

À la fin des années 40, l’activité de vol à voile (planeur) devient la principale activité. Depuis, il n’a cessé d’accroître ses attractions : ULM, planeur, parachutisme, avion, hélicoptère, montgolfière et d’autres encore. Il y a même une soufflerie, reproduisant les conditions d’une descente en parachute, mais sans prendre l’avion.

Des liaisons aériennes ont même été mises en place pendant quelques années : Gap-Tallard/Cannes durant les années 1970, et une ligne Gap-Tallard/Paris durant les années 1970 et à la fin des années 2010. Plus aucune n’est ouverte aujourd’hui.

Renommée mondiale

Mais si l’aérodrome Gap-Tallard est surtout connu, c’est principalement pour le parachutisme. Et il a même une renommée mondiale. Et en effet, j’ai croisé plusieurs personnes durant mon tour du monde qui connaissaient Gap, non pas grâce au Tour de France (vélo), mais grâce au parachutisme, car l’aérodrome à part le passé accueilli plusieurs compétitions internationales de la discipline, comme le championnat du monde de 2003.

C’est ici aussi que se sont tenus les mondiaux de l’air des années 1998 et 1999.

Le Meeting Aérien

C’est un évènement récent, le premier ayant eu lieu en 2018. Il se tient tous les trois ans, le dernier était donc en 2021.

Organisation pratique

C’est une organisation assez phénoménale qu’il faut pour cet évènement. En effet, sur les deux journées, près de 65 000 personnes se sont déplacées sur l’aérodrome. La route qui le longe a dû être fermée, des déviations mises en place, des champs ont été réquisitionnés pour prévoir 14 000 places de parking, et des navettes planifiées depuis la ville de Gap, et le village de La Saulce, voisin de Tallard.

La gendarmerie était sur le pied de guerre, les agents de sécurité en grand nombre aux trois entrées prévues, avec détecteurs de métaux. Parapluies et ombrelles étaient interdits, au cas où ils atterriraient sur la piste à cause du vent.

Une allée derrière les bâtiments était réservée à la restauration. Des restaurateurs du coin ainsi que des producteurs locaux étaient là pour proposer à manger et à boire, et autant dire qu’avec la chaleur qu’il a faite (miracle en ce mois de mai 2024), il fallait de quoi se désaltérer. D’ailleurs, plusieurs personnes ont fait des malaises, principalement parce qu’ils n’étaient pas équipés : pas d’eau et pas de casquette.

Les animations

Samedi 25 mai

Le samedi, on pouvait flâner au milieu des exposants divers : associations de l’aérodrome sur toutes les activités possibles, association des anciens soldats, vendeurs de goodies et autres artistes. Ont pu assister aux entraînements des shows du dimanche ceux qui sont restés plus tard que moi.

À terre, il y avait des hélicoptères et des avions ancienne génération que l’on pouvait observer de près. Le détail des modèles exposés est dans le programme sur le site du meeting, je vous laisse aller y jeter un œil.

Mais il y avait également l’armée, tous les corps étaient représentés : l’Armée de l’Air bien sûr, mais aussi la Marine nationale et l’Armée de Terre. Le 4ᵉ Régiment des Chasseurs Alpins, régiment basé à Gap, était bien entendu présent, avec un tank en exposition, où enfants et adultes pouvaient entrer pour voir l’intérieur. On pouvait par ailleurs voir de quoi était fait un sac de soldat et porter (et peser) un gilet pare-balle. De quoi éveiller des vocations ?

Du côté de l’Armée de l’Air et de l’Espace, une reproduction d’un cockpit de Mirage F1 vous faisait passer pour un pilote le temps de quelques secondes. À côté, un casque de réalité virtuelle nous envoyait dans l’espace. Encore à côté, les amateurs pouvaient s’essayer à la manipulation de drone et enfin, un miniparcours d’entraînement avait été mis en place (sauter dans les cerceaux, courir entre les plots et tir à la carabine).

Tout était vraiment bien organisé, et chacun était disponible pour répondre aux questions des curieux. Personnellement, j’avoue que si j’étais sûre de passer l’étape de la visite médicale (rappelez-vous que j’ai une hernie discale, un cerveau fêlé et une cheville de merde), ça fait longtemps que je me serais inscrite en tant que réserviste au 4ᵉ RC.

D’ailleurs au passage, pour ceux qui en auraient aussi l’idée, il n’y a pas d’âge maximum pour s’enregistrer réserviste. Il faut juste être admis à la visite médicale et tenir les deux semaines d’entraînement.

Il y avait, ce samedi, entre 5 000 et 8 000 personnes (le chiffre diffère selon les sources, mais ça reste quand même beaucoup).

Dimanche 26 mai

C’est là qu’il y avait le plus de monde. Plus de 55 000 personnes. Le plus dur, c’était d’y aller. Car à partir du moment où les avions ont commencé à décoller, la route longeant l’aérodrome a été fermée.

Ceci étant dit, je suis arrivée au bon moment puisque je n’ai attendu que quelques minutes pour passer la sécurité. Le show avait déjà commencé, j’ai raté quelques trucs durant la journée, mais je me suis tout de même régalée.

Moi, la foule, ce n’est pas mon truc. Alors me retrouver au milieu de dizaines de milliers de personnes ne m’enchantait pas vraiment. Mais la Patrouille de France était prévue au programme, pas question de les rater.

Difficile de bien les voir depuis le sol, mais les parachutistes ont montré leurs facultés de précision en l’air et à l’atterrissage.

L’équipe de voltige de l’Armée de l’Air nous a montré toutes ses compétences. Et si je me rappelle bien les commentaires entendus à ce moment-là, l’Armée Française est la seule au monde à avoir en son seing une équipe de voltige.

Les rafales, eux, sont venus de Salon-de-Provence (car l’aérodrome est trop petit pour les accueillir). Ça fait beaucoup de bruit un Rafale, prévoir des bouchons d’oreilles ! Mais c’était chouette ! Mais quel spectacle !

Puisque oui, tous les passages étaient commentés, non pas par un commentateur lambda, du moins il n’était pas tout seul. À chaque passage, un représentant du corps concerné était là pour donner des explications, sur l’avion, sur le pilote, sur l’histoire de la discipline. C’était vraiment intéressant.

Mais le clou du spectacle était le passage de la Patrouille de France. C’est là que le pic de visiteurs a été atteint. C’était là encore une première pour moi, et ce n’est pas peu dire qu’affirmer qu’ils ont assuré !

Ce fût un très beau week-end (et la météo a bien joué le jeu), et une belle expérience. Si vous aussi, vous voulez y participer, préparez votre séjour pour 2027 ! L’office du Tourisme Gap-Tallard-Vallée pourra certainement vous aider à organiser votre séjour et jouer les prolongations.