lac hautes-alpes

Article #EnFranceAussi : les légendes du lac de Serre-Ponçon

Voilà non pas six mais neuf mois que je n’ai pas repris le clavier pour vous écrire. Il faut dire que l’année 2023 a été bien merdique. Les raisons ont été multiples et variées pour ne pas pouvoir vadrouiller ici et là et vous le raconter.

Me voilà cependant de retour pour un rendez-vous auquel je tiens, même si je ne peux y participer tous les mois, c’est bien entendu, le seul, l’unique, l’inimitable rendez-vous #EnFranceAussi.

Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas, laissez-moi vous faire un petit topo.

Le rendez-vous #EnFranceAussi késako?

Le rendez-vous #EnFranceAussi est un rendez-vous mensuel instauré par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs. Chaque mois vous pouvez retrouver chez de multiples blogueurs des articles sur un thème particulier. Le but étant de faire découvrir les beautés de la France trop souvent oubliés et insoupçonnables.

Cette année le rendez-vous fête ses 10 ans, et vous pourrez trouver des articles de l’évènement correspondant sur les blogs des participantes (relayés sur les différents réseaux sociaux en suivant les pages ou le hashtag).

#EnFranceAussi c’est également un webzine, que vous trouverez ici.

Ce mois-ci, la boss, c’est Audrey du joli blog Arpenter le Chemin qui est la cheftaine du rendez-vous sur le thème des légendes.

La légende d’Amédée

Pour nos retrouvailles, j’ai décidé de vous parler de la seule légende que je connaisse dans mon coin de pays, celle d’Amédée du lac de Serre-Ponçon. Mais avant, replantons le décors.

Le lac de Serre-Ponçon

Le barrage de Serre-Ponçon

Lors de sa création (entre 1955, début des travaux, et 1961, fin des travaux), le lac de Serre-Ponçon était le plus grand d’Europe en capacité. Le barrage qui a permis de le créer a été érigé sur la rivière La Durance. Premier motif : la production d’électricité. En effet, au sortir de la guerre et aux vues des évolutions technologiques, le monde était en grande demande d’électricité.

barrage serre ponçon

barrage serre ponçon

Ensuite, ont également été invoquées les raisons de construire un grand réservoir d’eau pour alimenter les zones d’agriculture avoisinantes, et pour dompter la rivière, connue pour ses caprices et ces débordements.

L’idée de ce barrage est apparu pour la première fois en 1856. En 1912, un ingénieur des ponts et chaussées, Ivan Wilhelm édite un ouvrage sur l’utilité du barrage et c’est lui-même qui sera le concepteur. Malheureusement, il meurt en 1951 et ne verra jamais son œuvre en terre et en pierre.

Car oui, le barrage de Serre-Ponçon n’est pas un barrage en béton. En effet, le fond rocheux est enfoui sous 110 mètres d’alluvions

Définition d’alluvion selon Wikipédia : Une alluvion (du latin alluvio (ad- et luere), « inondation ») est un dépôt sédimentaire constitué de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l’argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent.

Donc les ingénieurs de l’époque ont opté pour une construction en terre, comme aux États-Unis, qui a l’avantage de mieux résister aux tremblements de terre. Car oui, dans les Hautes-Alpes, nous sommes en zone sismique (rappelez-vous les cours de géographie, la formation des chaines de montagne, tout ça tout ça…). Ce barrage est prévu pour résister à un séisme de magnitude 7.

barrage serre ponçon

barrage serre ponçon

Le barrage en quelques données:

– Il produit environ 700 millions de kwh par an, ce qui correspond à peu près à la consommation totale des Hautes-Alpes.

– La centrale hydraulique de Serre-Ponçon est la plus puissante de la région PACA et l’une des plus puissante de France.

– Avec son canal EDF de la Durance qui s’étend sur plus de 250 km jusqu’à l’usine de St Chamas sur les rives de l’étang de Berre, et ses 32 centrales hydrauliques parsemées le long de ce canal, l’ensemble est l’un des plus grand dispositif hydraulique de France. Il produit environ 10% de la production française.

Le lac de Serre-Ponçon

Le lac de Serre-Ponçon est donc un lac artificiel. Il fût l’un des plus grand d’Europe. Pour sa création, le village de Savines a dû être relocalisé en hauteur. Les propriétaires ont été expropriés, et les familles relogées plus haut sur les berges. Le village connu aujourd’hui sous le nom de Savines-le-lac, n’a pas plus de 73 ans.

Le lac est aujourd’hui une ressource très importante pour la région.

En premier lieu, et c’était l’un des buts principaux, il permet de fournir de l’eau aux vallées environnantes et en aval toute l’année. C’est donc un bien précieux pour l’agriculture.

Ensuite, il est devenu un atout pour l’attraction touristique du département. Les activités y sont nombreuses : baignade, balades en bateau, pêche, planche à voile, bref, presque tout ce qu’on peut faire sur un lac. Et c’est là que j’en viens au thème du mois de Novembre de notre rendez-vous. Car pour tout changement, une légende nait.

lac hautes-alpes

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lac hautes-alpes

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Les légendes du lac

La légende d’Amédée

Dans les années 1980, des appels à la police commencent à affluer. On parle d’un homme vu sur les rives du lac. D’autres parlent d’un homme qui apparait sur les bateaux situés au milieu du lac. Certains parlent d’un homme recouvert d’écailles, d’autres d’un homme appelant à l’aide. Bref, comme toutes les légendes, les formes divergent. Toujours est-il que cet homme n’a jamais été trouvé. Il s’agirait en fait d’Amédée, un fermier qui refusait l’expropriation, mais qui n’a pas eu le choix que de partir. Il n’est pas resté dans le nouveau Savines-le-Lac, et serait parti avant la mise en eau du lac.

Il reviendrait donc sur les ruines englouties de sa maison.

vieux savines

Quand le niveau du lac est bas, on peut voir les vestiges de l’ancien village de Savines

Vous trouverez sa photo, celle trouvée dans les ruines de sa maison, au Muséoscope du Lac, situé sur les hauteurs (attention! Il n’est pas ouvert toute l’année).

muséoscope serre ponçon

Alors si un jour vous venez visiter la région et faites un tour du lac, attention à qui vous parlez, il se pourrait qu’un fantôme du passé vienne vous demander son chemin…(si c’est le cas, j’aimerai bien le savoir!).

Légende bonus : les monstres du lac

En 1971, un sous marin des équipes du célèbre Commandant Cousteau est venu dans les Hautes-Alpes (probablement sur une remorque hein, il n’a pas remonté la rivière depuis la Méditerrannée…) pour visiter les « nouveaux » fonds marins du lac de moins de 20 ans.

On entend souvent dire depuis que le Commandant aurait dit en remontant : « si les gens savaient ce qu’il y a au fond du lac, ils arrêteraient de s’y baigner ». Une phrase qui sous-entendrait que des monstres peupleraient ces eaux sombres.

Oui mais voilà, le hic dans cette légende, c’est que le Commandant Cousteau himself n’a jamais mis les pieds dans le sous-marin venu explorer le lac. Encore une histoire de monstre qui tombe à l’eau…

lac hautes-alpes

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Alors, si vous croyez dans ces légendes, ou que vous voulez en prouver la véracité (pourquoi pas?), vous savez ce qu’il vous reste à faire.

A quand votre prochain voyage dans les Hautes-Alpes?

 

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