La Tasmanie, on m’en a dit du bien, et on m’y a invité.
Même si techniquement je n’ai pas été hébergée, je n’ai pas regretté le détour, que bien peu de voyageurs font. Et ils ne savent probablement pas ce qu’ils manquent.
Ce que l’on peut dire, c’est qu’Hobart est une jolie ville. Elle a conservé beaucoup de ses monuments de l’époque coloniale et sont train de vie est beaucoup moins « stressant » que dans les autres villes australiennes. Bien que les australiens ne sont pas des gens stressés par nature, mais l’ambiance ici est encore plus « cool » que dans les grandes villes du continent.
Mon premier jour sur l’ile étant un dimanche, il n’y a pas grand-chose à faire dans Hobart. Après avoir gambadé à droite à gauche, je profiterai de ce jour férié pour me reposer à l’auberge. Qui au passage ressemble plus à un hôtel qu’à une auberge et par conséquent, il est difficile d’y rencontrer du monde.
Le lundi sera aussi un jour férié, c’est l’anniversaire de la reine Elisabeth II. Ma balade citadine m’amènera à Battery Point, situé en haut d’une colline et d’où l’on a une jolie vue sur la ville et le port. A mon retour, je programme le reste de mon séjour avec des tours organisés.
Le premier sera le lendemain et ce sera direction Port Arthur. Port Arthur n’est plus une ville au sens propre, juste le souvenir de l’établissement des premiers colons sur l’île. Je me joints pour cette visite à un groupe déjà formés, donc difficile de discuter avec qui que ce soit.
Sur le trajet nous nous arrêtons dans un petit village, Richmond, aux bâtiments anciens là aussi, datant du 19ème siècle pour beaucoup, et avec une bonne boulangerie. La photo à faire à Richmond c’est celle de son pont de pierre.
Puis nous faisons un arrêt au Pirate’s bay Lookout, pour admirer la côte, et à celui de Tasman Arch et Devil’s kitchen, où l’on observe les vagues venir se fracasser sur les parois d’une enclave au milieu de nulle part.
Et enfin direction Port Arthur. Le site est constitué de plusieurs maisons, les restes d’une prison reconstituée et l’on peut même faire un tour en bateau où l’on nous comte les histoires des ruines que l’on aperçoit sur les petites îlots alentours. Comme la prison pour les juvéniles dont les conditions de vie étaient plus que précaire. La visite se fait par soit même et l’on apprend beaucoup sur les conditions de vie des premiers colons, comment ils étaient traités, épiés, et emprisonnés (certains étaient emprisonnés avant même d’être épiés étant donné que c’étaient des prisonniers envoyer pour coloniser le continent). Je suis finalement bien contente de vivre au 21ème siècle.
A port Arthur, on peut visiter la prison, où le let-motive était plus de détruire l’esprit avant de maltraiter le corps. Ici on peut voir la maison du comptable, les cuisines, celles des différents « chefs de camps » et l’église en pierre entièrement construire par les prisonniers. Un bon retour en arrière dans l’histoire coloniale de l’Australie, qui nous apprend entre autre que si la Tasmanie a été colonisée par les anglais, c’est uniquement pour ne pas la laisser aux français qui naviguaient eux aussi dans les environs à la même époque. On ne refait une histoire qui gagne…
Après un autre jour de repos, me voici pour 5 jours de tour organisé à travers toute l’île. C’est la même compagnie que celle du tour à Port Arthur. En fait, Port Arthur est juste l’excursion de la formule à 6 jours… La journée commence avec un peu de retard car nous devons faire plusieurs détours avant d’enfin récupérer trois jeunes anglais à la gueule de bois très prononcée. On aura droit aux émanations de l’alcool stomacal toute la journée. Super agréable… Mais enfin, c’est partie pour visiter cette île si mystérieuse, en direction de l’Ouest d’abord.
Le premier arrêt est celui des Russel Falls. Nous avons droit à une belle ballade au milieu de la forêt tropicale pour aller voir ces chutes, et au retour, nous avons la chance de faire la rencontre (éloignée) d’un paddymelon, une des nombreuses espèces de marsupiaux du pays. Ça ressemble à un mini kangourou, et c’est vraiment rond comme un melon. Trop chou ! Difficile de résister à la tentation de le prendre avec soi et de le ramener à la maison…
Nous nous arrêtons ensuite près du Lac St Claire, où l’on a le choix de promener ou s’informer sur la région dans le centre d’information.
J’ai choisi la deuxième option, il faisait trop froid pour marcher. J’ai ainsi appris que le Diable de Tasmanie souffre d’une épidémie de tumeur au visage. On ne sais pas d’où ça vient, mais juste que ça se propage pas mal et que ça met l’animal en danger de disparition. Ça et les voitures, ces pauvres diables n’ont pas trop de chances de survie sur leur propre territoire. Pourtant, des programmes de reproductions sont en route et fonctionnent pas trop mal. L’un d’entre eux est de récupérer des animaux sains (sans trace de tumeur) et de les placer sur une île sans aucun prédateur et sans maladies, vierge de tout humanité, afin qu’ils puissent se reproduire le plus naturellement possible. Le deuxième programme est celui mené directement par les sanctuaires et zoos, qui lorsqu’ils ont des couples de diables se reproduisant, s’échange les bébés afin de créer de nouveaux couples et ainsi assurer la reproduction sans consanguinité. Et de ce que j’en ai entendu à travers tout le pays, ça a l’air de plutôt bien fonctionner.
Nous nous arrêtons ensuite à la Franklin Gordon River pour remplir les bouteilles, car c’est l’une des eaux les plus pure au monde. Et en effet, aucun goût de produits ou autre déchet ne vient gâcher cette délicieuse dégustation d’eau.
Puis, notre dernier arrêt sera aux Nelson Falls, avant d’aller rejoindre notre auberge à Strahan. Après un bon « barbeuq » à l’australienne, une bonne nuit de sommeil s’impose.
Le lendemain, nous allons faire une magnifique ballade….sur la plage. L’endroit s’appelle Macquarie Heads, et c’est splendide.
Nous profitons du soleil qui brille et du vent qui soulève le sable. Un moment agréable où chacun profite pour se retrouver avec lui-même. Et faire de belles photos par la même occasion. Je veux bien croire que l’endroit soit envahit par les locaux en été, quand il doit y faire bon pour se baigner.
Après avoir bien rêvassé, nous faisons une petite marche pour aller voir… des chutes d’eau, les Hogarth Falls.
De retour à pied en ville, nous testons les soupes de la boulangerie, loin d’être mauvaise. Donc si vous ne savez pas où manger, vous pouvez vous y arrêter. Mais comme c’est une journée plage, nous allons l’après-midi aux Henty Sand Dunes, où l’on a marché et marché dans les dunes de sable, pour se retrouver face à un mur verdure infranchissable.
Sans blague, les gars du groupe ont passé plus d’une heure à essayer de trouver un chemin. S’ils sont allés plus loin que la plupart des autres groupes (selon notre guide), ils n’ont jamais réussit à rejoindre la plage (pourtant à même pas 10 mètres derrière). Bref, après avoir eu peur de les avoirs perdu au milieu des ronces (ou pire, car ici les serpents rodent…), nous revenons au bus pour aller admirer le coucher de soleil sur une autre plage, avant d’aller voir un spectacle nommé The ship that never was « Le bateau qui n’a jamais existé ».
En gros, des acteurs nous retracent l’histoire basée sur des faits réels de quelques prisonniers envoyer en Australie qui essaient de s’enfuir de l’île, volent un bateau et finissent finalement par rejoindre l’Amérique Latine (enfin moi c’est ce que j’ai compris). C’est une histoire drôle où les acteurs font activement participer les spectateurs, et c’est l’un des plus anciens show de Tasmanie (20 ans). Si vous voulez plus d’informations, vous pouvez regarder sur ce site (en anglais). Puis, avec mes nouveaux amis, nous finirons la soirée au Fish & Ships du coin (bon et pas très cher et le poisson est frais).
Le samedi nous partons pour la Cradle Mountain, l’une des grandes attractions de l’île.
Beaucoup de randonnées sont possible autour de la montagne, prenez les renseignements au centre d’information ou regarder sur CE site . Après un arrêt sur un promontoire afin d’avoir une vue d’ensemble sur les montagnes, nous nous séparons pour faire deux randonnées différentes : la plupart du groupe fera la randonnée autour du Dove lake (deux heures de marche), au creux de la montagne, les anglais et la guide iront sur un sentier plus sportif.
Puis nous nous arrêtons dans une petite ville nommée Shephield. La particularité de Shephield ? Ses peintures murales. C’est une vieille petite ville qui a vue il y a quelques décennies sa population et son économie chuter de très haut à très bas. Pour remédier au problème et relancer l’économie, ils ont décidé de suivre l’exemple d’une ville Canadienne qui avait fait venir des peintres de tout genre pour décorer les murs de la ville et ainsi en faire une attraction touristique. Et qui dit attraction touristique dit touristes et dit argent. Et apparemment ça fonctionne. Et certaines de ces peintures sont très belles.
le tigre de tasmanie, animal aujourd’hui éteint.
Puis enfin, après un bref arrêt dans une fabrique de fromage (avec film sur les étapes de productions), nous nous rendons à l’auberge où nous resterons à Launceston. Mais avant d’y arriver, notre guide d’un petit incident. Elle a reçu en effet un appel de l’auberge de Strahan, agressif, qui nous accuse d’avoir volé des tableaux et des boules de billard dans la salle commune, disant que ça ne pouvait être personne d’autre car il n’y avait pas d’autres clients. Ce qui est faux car il y avait au moins une autre personne, et qu’en plus la salle commune étant ouverte en permanence, n’importe qui aurait pu s’y rendre et voler les tableaux (hideux) et les boules de billards. Bref, une soirée un peu gâchée mais qui finalement ne nous traumatisera pas tant que ça (manquerait plus que ça tient !!).
Le dimanche sera une journée bizarre. Nous partons de Launceston dont nous n’aurons vu que les murs de l’auberge de jeunesse, en direction de St Hélène, sur la côte Est.
Nous commençons d’abord par faire une marche dans les Cataract Gorges, juste à côté de Launceston. Une jolie promenade agréable à faire aux premières lueurs du jour.
Puis, nous voici partie pour la côte Est, et passé quelques heures de trajet, et lors d’un arrêt snack, nous voici obligé de rebrousser chemin. La raison ? Nous avons laissé trois américaines à Launceston, nous aurions dû y laisser aussi une japonaise, qui, trop timide pour dire quoi que ce soit, s’est laissé transporter trop loin avant de demander quand et où elle devait prendre son bus pour retourner sur Hobart… Ce qui nous fera arriver à la Bay of Fire avec plus de deux heures de retard.
On serait en Méditerranée ça ne serait pas bien grave, mais quand on doit faire fasse à la marée, c’est un peu plus embêtant. Enfin, perso je le prendrais plus à la rigolade qu’autre chose.
Bref, tout ça pour dire que lorsque nous sommes arrivés à la Bay of Fire, nous avons eu le droit d’être trempé jusqu’aux genoux par la marée montante.
Mais c’était quand même sympa de faire un tour sur la plage sous la pluie (ça a d’ailleurs rappelé des souvenirs à notre nouvel ami Irlandais qui nous a rejoint à Launceston). Mais je vous rassure, malgré la douche surprise, aucun appareil électronique n’a subit de violence ni été maltraité. Une fois arrivé dans la ville de Bicheno, nous nous réchauffons au restaurant (on n’a pas pris le moins cher, mais c’était bon quand même, la serveuse n’a pas arrêté de me dire qu’elle rêverait d’aller à Paris….MAIS JE NE SUIS PAS DE PARIS MOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!) avant d’aller prendre un repos du guerrier (moyennement) bien mérité.
Pour notre dernier jour de voyage, nous nous levons aux aurores pour assister au levé de soleil sur la plage.
La mer est déchainée, les nuages présents, mais le spectacle valait bien un petit effort. Nous nous dirigeons ensuite au Freyssinet National Park pour une rando en direction de la Wineglass Bay.
Oui oui, la baie du verre de vin. Elle a été nommée ainsi car à l’époque de l’installation des colons, les baleiniers venaient dépecer les baleines sur cette plage. Du coup, l’eau était toujours rouge comme… un verre de vin. D’où le nom. Je vous rassure, les australiens ont bien conscience qu’ils ne sont pas très inventifs au niveau des noms…
Voici la baie, avant que les nuages ne nous la cache entièrement.
Avec mon amie canadienne et moi irons jusqu’au point de vue sur les hauteurs de la montagne, mais nous n’irons pas jusqu’à la plage. Il commence à pleuvoir et on n’a que moyennement envie de se tremper pour aller voir… une plage de plus. Nous retournons donc au bus avant les autres mais avec une jolie surprise : des petits wallabies se reposent tranquillement à deux pas du bus, et ne sont pas du tout effrayés de notre présence. Cela nous permet donc de les prendre en photo d’assez près. Ils acceptent même de prendre la pose avec nous !!!
L’étape suivant est le petit village de Ross, un autre village ancien dont les maisons en pierre rappellent là aussi l’époque coloniale.
Les deux boulangeries sont réputées pour leurs douceurs. Une séance shopping plus tard et nous arrivons au sanctuaire animalier de Bonorong situé non loin de Hobart. Ici aussi, c’est un programme privé qui est entièrement financé par les droits d’entrée et les souvenirs que vous achetez ou les dons. Un grand travail pour peu de reconnaissance. Là encore nous pouvons nourrir les kangourous, avec prudence car ils sont nombreux à venir réclamer leur part…
et on peut même en croiser des albinos!
On nous présente aussi un bébé wombat, et l’on nous explique ainsi les spécificités de cet animal qui, pour se protéger des prédateurs, s’est forgé « un cul d’acier ».
En effet, ils vivent dans des sortes de terriers, mais pour éviter que les dingos ou autres prédateurs ne puissent les attraper ils ont un arrière train dut pour qu’ils ne puissent pas planter leurs crocs dedans. Puis, on assiste à la session nourriture des diables de Tasmanie.
Ils les appellent les poubelles du bush. Car ils mangent tout des carcasses qu’ils trouvent : poils, peau, chair et même os ! On en aura la preuve avec une queue de kangourou qui sera réduite à rien du tout en l’espace de quelques minutes.
On nous rappelle alors les causes de disparition de l’animal et tout ce qui est fait pour ne pas le voir disparaitre, comme le tigre de Tasmanie, (une sorte de chien mais avec les rayures d’un tigre, le dernier est mort en captivité dans les années 30 (plus d’info sur cet animal ICI ). Ceci dit, une petite partie de l’île n’ayant jamais été réellement visité, il existe toutefois toujours une prime pour celui qui pourra rapporter la preuve que cet animal existe encore…
Après cet intermède culturel, nous retournons à nos auberges respectives sur Hobart. Nous nous retrouvons le soir pour un fish & ships avec mes amis la canadienne, le belge et la guide australienne. Puis ce sera la fin de notre séjour.
Le lendemain, de retour dans la civilisation, je déjeune avec mon amie que j’avais rencontrée au Pérou et avec qui j’avais visité le Macchu Pichu. Elle m’emmène ensuite sur le Mont Wellington pour avoir une belle vue sur Hobart et là, surprise, il fait un froid de canard et il a même neigé !!! Oui oui !!
Et puis c’est l’heure de reprendre l’avion pour Melbourne. Et le surlendemain, ce sera l’heure du train pour Adelaïde. Mais ça, ce sera pour une autre histoire.
Tes photos me donnent envie d’y retourner. Je n’y ai passé qu’une semaine alors que j’avais 18 ans. J’étais timide, pas très douée en anglais, donc autant dire que je n’ai pas vu grand chose en dehors du centre d’Hobart. Enfin si la fille chez qui je logeais m’a proposé une rando pour tenter de trouver de la neige (on était en plein hiver, une année sans neige) et une autre rando jusqu’à des chutes, mais j’ai oublié le nom.
Bref, tes photos me donnent envie d’y aller pendant au moins un mois !
Haha!! J’aimerai bien y retourner aussi, pour le faire par moi même. Là j’ai eu une ébauche mais on en profite pas pareil en groupe et en solo!! 🙂