Kings Canyon et Sequoia National Parks
Après une nuit dans la vile des cowboys dans un super motel avec lecteur DVD (pour la petite anecdote, je m’étais acheté des dvd en français pour passer le temps les soirs dans le désert, mais je me suis aperçus après coup que mon netbook n’a pas de lecteur CD…). J’ai donc pu regarder des films en français. Bon, ce n’était pas la vrai version française mais ça fait quand même du bien de ne pas avoir à réfléchir pour regarder la télé. Bref, après une bonne nuit de sommeil (n’oublions pas les coyottes la nuit d’avant), je me dirige de l’autre côté de la Sierra Nevada, vers le Kings Canyon et la Sequoia National Forest. Pour m’y rendre, j’emprunte la petite route 178 qui rejoint Bakersfield et qui passe dans la montagne. C’est magique. Ça change des routes nationales monotones (et parfois pourries).
J’ai décidé d’aller dans ces deux parcs car j’y rejoint des amis à moi. Mais il faut que je vous explique. En fait, ces personnes, je ne les avais jamais rencontré avant. Elle, je l’ai rencontré sur la page facebook Faire le tour du monde. J’avais un souci avec mon compte Couchsurfing et elle a eu la gentillesse de me dépatouiller. Du coup, on a commencé à discuter et voyant qu’on avait plein de points communs, nous sommes devenues « amies facebook ». Puis, elle est partie pour 6 mois autour des Etats-Unis, deux jours plus tard (et c’est vraiment 2 jours plus tard), je suis partie pour mon tour du monde. L’objectif : se rencontrer à mi-chemin. A la base, on devait se croiser à la Nouvelle-Orléans. Mais nos itinéraires se modifiants à chaque instant, on a finalement décidé de se rejoindre en Californie, au Kings Canyon et Sequoia National Parks. Et là, pur bonheur ! C’est comme si on se connaissait depuis longtemps ! Et son copain est super sympa ! Il me donne plein de conseils pour le camping (c’est un spécialiste). A tous les deux ils réussiront à me faire dormir pas une mais deux nuits en campings en montagne (la première nuit à 2000 mètres d’altitude) au milieu des ours !
Mais revenons au début.
J’arrive donc au Kings Canyon avec une heure d’avance sur l’heure de rendez-vous (et oui, le wifi il passe pas en montagne, les téléphones non plus, il a donc fallut se donner un point de rendez-vous avant…). J’en profite pour aller voir le Général Grant, l’un des grands séquoias du parc (plusieurs millénaires au compteur, respect !). Il est vrai qu’il est majestueux, le reste de la foret aussi d’ailleurs.
Au départ je comptais dormir dans un motel plus bas, dans la vallée. Mais le plein d’essence, le prix des chambres m’en ont dissuadé. Enfin, ce sont surtout mes amis qui ont réussit à me convaincre de rester avec eux. Au final, je dormirai avec ma copine dans leur tente, et son copain dormira dans ma tente. Et avec tous leurs précieux conseils je n’aurai froid qu’au pied.
Mais j’ai eu tellement peur que je n’ai quand même pas trop dormi. Je développe. Quand on arrive au campground, première chose que l’on voit, c’est l’avertissement de la présence des ours dans la forêt. Chaque emplacement a sa « boite à ours » : toute nourriture, savon ou autre chose ayant une odeur doit être placée dans cette boite. Les ours ont un odorat très développé. Il n’est pas rare de les voir plier une portière de voiture ou passer la tête à travers une fenêtre ouverte attirés par l’odeur de la nourriture (photos pour preuve à l’appuie). Déjà, ça met dans l’ambiance. Mais ça bien évidemment, je ne le savais pas avant d’arriver au camping… Donc la première nuit, pas terrible. Mais mes amis sont tellement rassurants qu’ils me convainquent de rester une seconde nuit. Bien sûr, ils ne me diront que le lendemain qu’en descendant sur le deuxième camping (plus bas en altitude), ils ont vu l’arrière train d’un ours pas très loin… grand bien leur en a pris !
Le deuxième jour, nous allons saluer le général Sherman. C’est aussi un très vieux et grand sequoias, mais il nous faudra attendre une bonne demi-heure pour pouvoir prendre une photo. En effet, quand nous arrivons, un groupe de touristes parlant espagnol (espagnols ou d’Amérique latine, telle est la question) d’une part font 36 milliards de photos autour de l’arbre, mais non contents de prendre leur temps et d’empêcher les autres touristes de profiter de la vue, ils se permettent de faire leurs photos derrière les barrières qui entourent l’arbre et malgré les petits panneaux « interdiction d’enjamber » présent un peu partout (mêmes s’ils sont légèrement effacé, on peut facilement comprendre, sinon ils n’auraient pas mis de barrière…). Bref, après une demi-heure d’attente nous pouvons (enfin) profiter de cet immense beauté de la nature.
Ensuite on redescend vers le deuxième camping à 800 mètres d’altitude. Mais comme il y a des travaux sur la route, on nous fait couper le moteur et on en profite pour s’improviser un pique-nique sur la route, carrément. C’était bien marrant et bien sympa, et la vue était imprenable.
Arrivée au camping, on plante la tente. Et c’est partie pour une deuxième nuit de folie. Mais cette fois j’étais encore plus rassurée, j’ai donc mieux dormi. Car mes amis ont bien insisté sur le fait que les ours sont très peureux et timides, et que si on cri en les voyants, ils se mettront à courir en sens inverse. Sauf bien évidemment si vous êtes entre lui et la bouffe ou entre une mère et son petit. Mais ça, c’est valable pour tous les animaux (même l’homme !). Donc, la fatigue aidant, j’ai beaucoup mieux dormi.
Le lendemain, on monte sur le Moro Rock, des rochers lisses d’où l’on a une vue imprenable sur les montagnes environnantes et la forêt de sequoias. Tout juste sublime !
En redescendant, on re-pique-nique sur la route (travaux obligent). Par contre, je suis courageuse mais pas téméraire, donc je laisse mes nouveaux supers amis dans leur troisième nuit de camping, et je me dirige tout doucement sur le retour vers Las Vegas. Je ferais le trajet en deux étapes, et avec quelques (mauvaises) surprises à l’arrivée. Mais ça, ce sera pour un prochain article.