Retour sur Page après quelques temps dans les hauteurs. Mais pas par le même chemin. La forêt Kaibab est bien jolie mais remonter à 2600 mètres ça ne me dit trop rien. Me revoilà donc près du lac Powell, avec ses magnifiques couleurs. Je me dis que tant qu’à être revenue, c’est peut être le signe qu’il faut que j’aille faire un tour en bateau sur le lac. Et bien non, tout est plein pour la journée, même les ballades les plus longues. Tant pis. J’en profite donc pour faire un tour dans une laverie, et je discute longuement avec la dame qui est présente au guichet (elle fait la monnaie, sert du pop corn ou des concombres à ceux qui attendent après leur lessive). Elle est super sympa et nous discutons surtout devinez de quoi… de la sécurité sociale bien sûr ! (Décidément, ça me poursuit !) Et des différences qu’il peut y avoir (qu’il y a en fait) entre nos deux pays. Elle, elle travaille cinq jours sur sept, et n’a pas de vacances du tout. Les vacances ici, c’est au bon vouloir de la société (du patron quoi). L’assurance maladie ? Inexistante pour elle, et c’est le cas pour beaucoup de monde, surtout pour les petites entreprises qui n’ont pas les moyens de cotiser pour leurs employés. Elle est donc obligé de se restreindre côté soins (surtout les soins dentaires, hors de prix) et ne va chez le médecin qu’en qu’à d’extrême nécessité. Il faut dire qu’ici, beaucoup de médicaments, qui chez nous ne sont délivrés que sur présentation d’ordonnance, sont en vente libre. L’automédication fait loi ! Elle m’explique aussi qu’elle est originaire du Canada, et que là-bas c’est beaucoup moins cher, et qu’il y a une meilleure prise en charge. Moi, je lui explique comment ça fonctionne en France, nos 5 semaines de congés payés, la CMU, le fait qu’il est difficile en France de ne pas être assuré social. Et que chez nous, on a la possibilité de prendre une année sabbatique pour voyager. Lucky you are ! Bien sûr !
Alors oui, le système français n’est pas parfait (y en a-t-il un de parfait quelque part ?), et il y aurait beaucoup de choses à revoir. Mais franchement, de quoi peut-on se plaindre ? On a 5 semaines de congés payés. CINQ !!!!! Et ça, sans compter les RTT pour ceux qui en ont ! On a une assurance maladie quelque soit les circonstances, même si elle est minimum. Franchement, ceux qui se plaignent encore après avoir lu ces lignes je les invite vivement à aller voir (et tester, tant qu’à faire) ailleurs comment ça se passe, et après on en reparle.
Parenthèse sécu faite, revenons à nos moutons. Après avoir réservé l’hôtel, petit tour au Visitor Center. Ce qui est bien, c’est qu’on y donne toujours des cartes routières gratuites (certes peut être pas aussi détaillée que les Atlas ou les Michelin mais ça me suffit). Je repars donc avec ma route tracée pour rejoindre le grand, le fameux, le fabuleux Grand Canyon. On me dit qu’il faut à peut près 2h30 pour le rejoindre le South Rim (la rive Sud), le ViaMichelin me dit même un peu plus de trois heures. Pour information, le North Rim (la rive Nord) a fermé ses portes le jour et j’étais au Parc de Zion.
Je me lève donc à l’aube pour rejoindre se coin désertique mais Oh combien connu du monde entier.
En fait, en deux heures j’étais aux portes du parc. Les deux heures trente c’est pour aller jusqu’au Grand Canyon Village. Et dès les premiers virages on peut apercevoir les crevasses du canyon. C’est déjà un régal, et ça ne fait que commencer.
Premier stop au Visitor Center de l’entrée Est du Parc, là où se trouve la tour d’où on a apparemment un joli point de vu. Je dis apparemment car elle était fermée quand j’y suis arrivé. Je rejoins donc le Grand Canyon Village en faisant de multiples arrêts de point de vue. Sur la route un panneau.
Comme il y aurait en France, attention, traversée de troupeaux, ici, c’est attention, traversée de cougar. Sympa ! Ca met dans l’ambiance ! surtout quand on sait que certains chemins traversent la forêt ! Enfin bref. Deuxième arrêt à Grand View Trail, d’où part un sentier qui descend au fond du Canyon, en passant par les anciennes mines exploitées dans la région. Il y a pour ce sentier 700 mètres de dénivelé en l’espace de 5 kilomètres. Amateurs, ce n’est pas pour vous, même le plus court (qui fait 4 kilomètres et des poussières) est très dur. Je sais, j’ai testé, j’ai descendu … aller, 400 mètres en distance, mais j’ai bien dû faire 40 ou 50 mètres de dénivelés.
Et quand les guides et les rangers déconseille de faire l’aller-retour en une journée, ce n’est pas pour rien (en fait, c’est quasi impossible). Si j’ai mis dix minutes à descendre, j’en ai mis le double pour remonter, et j’ai du m’arrêter en chemin ! Il ne faut pas oublier que l’on visite le grand canyon par le haut et que l’on est presque (voir plus) à 2000 mètres d’altitude. Donc, le souffle n’est pas aussi bon que quand on est en bas. Donc, si vous n’êtes pas préparé, n’y pensez même pas ! En parlant de ça, sur le chemin, un gars m’a doublé, avec de quoi passer la nuit en bas. Sauf qu’il est descendu en Converse ! Il est timbré ou quoi ???????? Bonjour l’état des chevilles après ça ! (quoique ??). Enfin, c’était la petite anecdote du jour.
Après ma petite-mais-fatigante aventure, me voilà de retour dans la voiture sur la route. Encore quelques arrêts plus magnifiques les uns que les autres (il faut vraiment que je trouve un synonyme de magnifique). Jusqu’au Grand Canyon Village. De là, je pars vers l’ouest sur le Rim Trail, un chemin pavé qui suit le bord du Grand Canyon sur près de 27 kilomètres au total. Encore des points de vue splendides (vous avez vu, j’ai réussi à utiliser un autre mot que magnifique !) ! On voit des falaises, des sortes de montagnes qui finissent leur parcours dans le Colorado, et lui aussi on l’aperçoit, le Colorado ! Et il y a le silence (hormis le bruit des touristes bien sûr). Que ça fait du bien ce silence !
Petit tour au visitor center et à la boutique, qui au passage, propose un large choix de livres sur le Canyon vraiment sympa et qui a un cougar empaillé en décoration avec la mention « cet animal a été tué par un chauffard en excès de vitesse !!!!!! ». Vous voilà prévenu. Et je vous assure que les policiers sont super stricte à ce sujet. En quittant le parc, j’ai vu au bord de la route un homme menotté avec sa femme à côté. Je ne sais pas si c’était à cause de la vitesse ou s’il en a rajouté derrière, mais ils sont là et ils veillent, gare à ceux qui dépassent les limites ! Vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant !
Je pars du Village en début d’après-midi. Je m’arrête à Tussayan à l’office du tourisme pour me renseigné sur les vols en avion ou en hélicoptère au dessus du Canyon. Car voyez-vous, j’ai la meilleure des Mamans du monde, qui a voulu m’offrir le vol au dessus du Canyon, une sorte de cadeau de noël en avance. J’ai donc fait ce jour là, un vol au dessus du Grand Canyon en hélicoptère pendant 45 minutes (et c’était…. Indescriptible tellement c’était beau), mais aussi mon baptême de l’air en hélico. Et j’ai A-DO-RE !!! En plus, pour ne rien gâcher à la sortie, le pilote était super sympa et mignon !
C’est déjà la fin de mon tour, je n’achèterai pas la photo prise avec le pilote avant de partir (20 dollar la photo, ça va aller oui !) mais j’ai encore la tête dans les nuages tellement j’ai aimé cette sortie. Donc je le dis haut et fort, MERCIIIIIIIIIIIIIIII MAMAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!! JE T’AIIIIIIIIIIIIIIIMMMMMMMMMMMEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je prends la direction de Kingman, petite ville sur la (elle aussi) fameuse route 66, à quelques centaines de mètres en altitude, histoire de redescendre (encore) en altitude, du moins physiquement, car la tête elle, elle reste perchée. Prochaine étape, la Death Valley. Récit au prochain épisode.
Voyager ou même vivre à l’étranger fait toujours prendre du recul et réaliser que l’on a beaucoup de chance en France, notamment sur la sécu, mais c’est valable sur la SNCF et sur plein d’autres choses dont on se plaint beaucoup!