Voilà le récit d’une semaine à Madère. Ca y est, j’ai pris un taxi dans Funchal – qui doit se servir d’un GPS pour circuler, et insulte les gens qui ne le laissent pas passer – pour aller récupérer ma voiture de location dans un garage perché sur l’un des bras des montagnes de Madère, et partir pour une semaine de road trip. Mais presque rien ne se passera comme prévu.
La côte Sud
Jour 1 : Randonnée manquée, vertige et balades citadines
Depuis ce bras de montagne, je lance tant bien que mal ma voiture à l’assaut du sommet. Direction le Ribeiro Frio.
Randonnée manquée
Selon mon guide, on profite d’un panorama exceptionnel depuis le haut du « Miradouro dos balcoes« , malheureusement je n’y arriverai pas. Déjà, je ne sais pas si j’ai pris le bon chemin. Je n’ai pas trouvé d’indication précise sur le point de départ. Et puis c’est jour de pluie. Les feuilles tombées au sol sont glissantes, encore plus que les pavés qui forment l’un des sentiers traversant la forêt. La balade entamée a beau être des plus agréable, au milieu des arbres, glisser et manquer de tomber tous les quatre pas est assez énervant. Je décide donc de rebrousser chemin avant la fin. Première déception de ce nouveau road trip.
Avant de repartir cependant, je suis allée faire un petit tour devant les bassins d’élevage de truites arc-en-ciel. J’aurais au moins vu ça. Je suis frustrée, mais je m’en remettrai. Au site suivant!
Vertige
Je redescends tranquillement vers Funchal, laissant derrière moi une forêt pourtant luxuriante et prometteuse.
Heureusement qu’aujourd’hui nous pouvons avoir le GPS sur le téléphone. Cela m’a sauvé la vie plus d’une fois.
Cabo Girao
Je parle de vertige, non pas pour décrire la sensation que j’avais en descendant les rues abruptes de la ville, mais pour décrire la vue depuis le Cabo Girao, un belvédère au plancher de verre culminant à 580 mètres au-dessus du niveau de la mer. Autant dire que quand on voit un groupe de touristes arriver, on prie, même si on n’est pas croyant.e, que l’édifice tienne bon et qu’il n’y ai pas de malfaçon qui nous entrainerait tous au paradis. Mais au-delà du vertige, c’est une vue à couper le souffle qui vous saisie. Je vous laisse juger par vous-même.
Balades citadines
Je quitte Funchal, enfin. Je découvre ainsi les routes de Madère. C’est beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais. Il y a beaucoup de tunnels. Note pour plus tard : ne pas devenir claustrophobe!
Mon premier arrêt se fait dans la petite ville côtière de Ribeira Brava. Un grand village au pied des montagnes, enclavé mais agréable. L’église, le jardin de la mairie, la promenade aménagée au bord de la mer, Ribeira Brava offre également des bars et restaurants ainsi que quelques boutiques de souvenirs. Une halte agréable en somme. En regardant autour de moi, je ne peux m’empêcher de me demander comment les gens peuvent habiter ces maisons totalement perchées posées à flan de montagne. Les routes pour y monter ne sont pas toujours visible, c’est perturbant.
Mon second arrêt est dans la ville de Ponta Do Sol. Ici on se rend compte de la réalité de l’agriculture de l’île. On a une vue sur des cultures de bananiers en terrasse partout où l’on regarde. Le front de mer se longe avec plaisir, on dirait que les façades des maisons le bordant sortent tout droit d’un film Disney. Bref, on s’y arrête pour se désaltérer, pour faire une pause et pour profiter de la vue.
Il est temps pour moi de rejoindre mon hébergement, une chambre d’hôte géniale située un peu plus loin que la ville de Calheta.
Jour 2 : on prend les mêmes et on recommence
Au bord de l’eau, il fait beau. Mais en montagne, c’est le bagne. Bon d’accord, les rimes sont pourries, mais il me faut à nouveau renoncer à mon idée de randonnée en ce jour mitigé. Je suis venue à Madère pour profiter, pas pour braver les éléments. Alors au lieu d’aller crapahuter dans les montagnes , je m’en vais visiter la petite ville de Calheta. A contrario des villes visitées la veille, Calheta jouit non pas d’une, mais de deux plages de sable (les autres n’ont que des galets).
Ma visite commence par la petite Igreja Matriz da Calheta. Rien de transcendant, mais c’est un endroit qui appelle à la paix.
Puis, j’ai pris la direction du bord de mer, bien aménagé, avec ses deux plages, son parc de jeux pour enfant, son petit port et un joli parc attenant. C’est une petite ville, mais elle est très agréable.
Sur le chemin du retour, je m’arrête à la Sociedade dos Engenhos da Calheta, l’un des « plus anciens moulins à sucre de l’archipel ». Quand il n’est pas en service, on peu faire une courte visite des lieux et observer les machines qui trient, broient et pressent les canes à sucre. Il n’y rien d’expliqué, c’est un peu frustrant. Mais la bonne surprise c’est qu’au bout du chemin, il y a le mini bar et le magasin. J’en ai profité pour faire quelques dégustations achats.
Monter, descendre, monter, descendre, monter, descendre
J’ai ensuite pris la direction de la petite ville de Jardim Do Mar, le « jardin de la mer ». Et ce qu’on peut dire, c’est qu’elle porte bien son nom. J’ai des dizaines de photos de fleurs pour l’attester. Mais la visite se mérite. La route pour y descendre est abrupte, là encore, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Mais ça vaut le coup.
J’ai commencé par manger au Café Portinho où j’ai mangé les meilleures crevettes de ma vie!
De là, j’ai longé l’océan sur la promenade aménagée. J’ai ensuite pris un escalier qui remontait dans le village. Jardim Do mar ne se visite qu’à pied. Les voitures ne passent pas, il n’y a pas la place. Les ruelles sont pavées, ombragées par les fleurs qui dépassent des jardins. C’est d’une toute beauté! On y resterait des heures à flâner. Un petit arrêt au Joe’s Bar pour un jus de fruits frais et me voilà repartie sur la route.
Ponto do Pargo : le moment romantique de la journée
Pas pour moi. C’est l’un des inconvénient de voyager seule. Bref, pour clore cette journée mitigée, je suis allée jusqu’à l’extrémité ouest de l’île, à Ponta do Pargo. Là-bas, il y a un Miradouro d’un côté, et le phare un peu plus loin. C’est l’endroit idéal pour attendre le crépuscule. D’ailleurs, je n’étais pas la seule à être venue profiter de cet instant normalement photogénique, si seulement il n’y avait pas eu tous ces nuages. Pour les photos superbes on repassera, ça n’en est pas moins resté un moment délicieux.
Petit avertissement : faites attention en arrivant au phare, certains chats font les morts au milieu de la route, ne le sont pas, mais ne bronchent pas d’un poil devant les véhicules arrivant parfois à toute vitesse.
Trouvez le chat…
Le centre et la côte nord
Jour 3 : Tempête et rencontres
J’avais toujours espoir de faire une randonnée. J’ai donc à nouveau grimpé la montagne, en direction du sommet, au Rabaçal. Mon guide me décrit un paradis pour randonneur, avec à la clé une belle cascade (la cascade Risco). Mais si le soleil brillait à peu près sur la côte, arrivée au sommet c’est une autre histoire. Vent, pluie, 7°C au compteur, rien de bien engageant. D’ailleurs, deux autres voitures de touristes sont venues, ont vu, et ont fait demi tour illico sans même mettre le pied dehors. J’ai voulu tenter, mais je me suis vite ravisée. Je ne suis toujours pas là pour braver les éléments.
A droite, la plage; à gauche, la montagne…
Porto Moniz : frustration puissance 1000
Je décide donc de repartir sur la côte, mais direction le nord-ouest, vers Porto Moniz. Il parait qu’il y a là-bas des piscines naturelles. Alors pour l’occasion j’avais revêtu mon maillot de bain. Mais vous connaissez ma chance, si j’ai bien trouvé les piscines, celles-ci étaient fermées pour cause de tempête. Voilà voilà. Du coup, j’ai un peu flâné en ville, et je suis tombée par hasard sur des camarades de l‘auberge de Funchal. On a prit un café avant de se séparer.
Retour sur la route en direction de l’est, j’ai vu des cascades, je me suis arrêtée à Seixal pour voir là aussi une piscine naturelle fermée, et je suis retournée à Calheta en passant par Sao Vicente.
De l’autre côté il faisait plus beau. Du coup, j’ai usé mon maillot sur la plage de Calheta. Et vous savez quoi? L’eau était excellente pour une fin novembre. J’ai attendu le crépuscule pour voir à nouveau les nuages cacher le soleil lors de sa descente avant de rentrer.
Jour 4 : Road trip
Je quitte définitivement Calheta. Je reprends la route à travers les montagnes pour rejoindre Sao Vicente, mais au lieu de prendre la route principale, plus rapide, en passant par les tunnels, je décide de prendre le col Encumeada qui monte, et monte, et monte encore! Il n’y a toujours pas d’espoir d’aller marcher pour moi. Je vois des cyclistes braver la pluie et partir, mais moi c’est « merci mais non merci ».
Sao Vicente était pleine de promesses. Encore une fois, je suis déçue. Le parc indiqué dans mon guide est en fait minuscule. Il n’y a pas vraiment de cœur de ville, ou alors je l’ai manqué. Je passe vite mon chemin et prend la direction de l’est par la route côtière.
Je ferai plusieurs arrêts à Ponta Delgada, Boaventura, aux Miradouro. Et je tombe encore sur des piscines naturelles, mais à nouveau, elles sont inaccessibles à cause du temps. La route est sinueuse, elle suit littéralement les courbes des montagnes.
De temps en temps un tunnel raccourcit le chemin mais de ce côté de l’île, il n’y en a pas énormément. Le Miradauro de l’Arco de Sao Jorge est particulièrement beau, et mérite vraiment un arrêt.
Vous avez dit typique?
Pour le déjeuner, je me suis arrêtée dans la ville de Santana. L’attraction du coin, ce sont les répliques des maisons dites « typiques » de Madère, avec un toit en paille, aux murs blancs et encadrements de portes et fenêtres colorés. C’est beau, c’est typique, mais on n’en trouve quasiment plus aucune sur Madère…
Porto Da Cruz
Il y a plein de choses à faire à Santana parait-il, mais je n’en ai fait aucune. Non, lasse de la route et du mauvais temps, j’ai préféré rejoindre directement Porto Da Cruz. Une fois arrivée dans cette petite ville, j’ai fait un tour en bord de mer. J’ai suivi la Rua Do Cais qui fait le tour d’une pointe terrestre. Elle offre un joli point de vue sur un îlot juste en face. Il se termine sur la piscine en forme de sablier du complexe hôtelier de la ville. Attention, en chemin, vous risquez d’être arrosé à certains endroits par le ressac, surtout par mauvais temps (testé et pas approuvé).
L’Est de Madère
Jour 5 : Randonner, enfin!
Alléluia! Il ne fait pas une super météo mais je tente quand même la randonnée! Non mais!
Pour enfin faire travailler mes jambes, j’ai décidé de faire la randonnée à la pointe la plus à l’est de l’île : la Ponta de Sao Lourenço. 7km aller-retour, entre 2h30 et 3h de marche. Ça monte un peu par ici ça descend un peu par là, le dénivelé n’est pas bien méchant (73 mètres). Cependant le chemin n’est pas très large. Mais qu’est-ce que c’était beau!
En cours de route, un sentier permet d’atteindre une plage en contre-bas. Il y a également de nombreux arrêts photos aménagés. Quelques-un ont des bancs. La météo était géniale. Un temps parfait pour faire des photos. Pensez à prévoir beaucoup d’eau et une casquette.
J’ai pris mon temps, enfin, j’ai profité de la vue, j’ai profité du soleil, de l’air de l’océan. Malgré les nombreux autres randonneurs (un conseil, faites cette balade au plus tôt si vous ne voulez pas être brassé dans la foule).
Au bout, il y a la Casa do Sardhina, une vieille maison en pierre où l’on trouve un centre d’information et un snack, il y a même une poignée d’emplacements pour planter la tente (avec autorisation préalable). Il y a également une compagnie qui organise des sorties en bateau. Et pour les plus courageux, vous pouvez monter encore un peu sur le Morro Do Furado pour avoir une vue encore plus large sur Madère et l’Ilhéu da Cevada. Bon moi, je ne suis pas montée. Je savais d’avance que je n’en aurai pas la force, ni le courage.
Le retour se fait par le même chemin, et c’est là que l’on rencontre tous les autres touristes et locaux qui viennent se balader. Alors les croisements sont parfois un peu compliqués. C’était tout de même une super journée. J’ai adoré cette randonnée et aurais aimé en faire plus durant mon séjour.
Encore un peu de belle vue
Au retour, je suis allée à la Ponta do Rosto pour voir le paysage depuis le Miradouro da Luna, on peut y admirer les criques vues durant la randonnée mais de l’autre côté. Il y a sur le parking un marchant de bulbes de fleurs. Un arrêt à ne pas manquer.
Retour à la civilisation
Il est encore tôt dans l’après-midi, alors je décide de m’arrêter à Machico, une ville où je profite de la plage de sable pour me baigner encore une fois. L’eau était fraîche certes, mais agréable. Et puis, quand il pleut, quitte à être mouillée autant se baigner!
Machico est une grande ville comparée aux autres. On y trouve les vestiges du Forte de Nossa Senhora Do Amparo, un fort jaune datant du XVIII ème siècle pour monter la garde sur ce côté de l’île. On peu monter sur les remparts, mais pas aller à l’intérieur. La Igreja Matriz Nossa Senhora Da Conceiçao mérite d’avantage la visite.
Jour 6 : The last but not the least
Pour mon dernier jour, je voulais aller au Museu Engenho Velho à Porto da Cruz. Malheureusement ce dernier était fermé. Alors je me suis rabattue sur la boutique de la Companhia dos Engenhos do Norte. On repère facilement le bâtiment à sa cheminée en brique. Après quelques achats de dernière minute, je reprends la route et me dirige vers Santa da Cruz.
La promenade qui longe les plages est très agréable. Le parc de la Quinta do Revoredo est petit mais sympathique. Ce qui est à faire, c’est rester un moment pour regarder les avions atterrir juste à côté. Et puis on mange bien à Santa da Cruz. J’ai mangé l’un des meilleurs poisson de mon séjour. Avec une sauce aux crevettes. Une tuerie! (mais impossible de retrouver le nom du resto).
Retour vers le Brésil
Après mon super méga génial déjeuner, je me suis rendue au Ponta do Garajau. Là, sur un belvédère, se trouve le Cristo Rei, un Jésus grandeur plus que nature, à l’image de celui présent à Rio de Janeiro au Brésil. La descente d’escaliers (et donc la montée) pour aller à ses pieds est raide, mais la statue, et la vue qu’offre l’endroit est époustouflante.
Juste en contre-bas, se trouve la plage de Garajau. On y trouve un bar/restaurant ainsi qu’un club de plongée. Pour y aller, il faut prendre un téléphérique qui nous fait dévaler les 200 mètres d’altitude en quelques minutes et pour quelques euro.
J’avais prévu de prendre le super masque de plongé ainsi que les palmes pour aller faire du snorkelling depuis cette plage. Mais devinez quoi? Persuadée de l’avoir laissé dans la voiture alors que je l’avais rentré dans mon logement, au moment de récupérer mon matériel dans le coffre, je n’ai rien trouvé à part du vide. Ho déception, quand tu nous tiens! Qu’à cela ne tienne, je me baignerai quand même. Sauf que….
C’est l’océan. S’il fait beau, il n’en reste pas moins que l’eau est un peu agitée. C’est une plage de galets. J’essaie tout de même de rentrer dans l’eau, mais la houle me fait tomber, me traine sur un mètre et je perds pied. Je panique et y laisse un genoux au passage. Donc non, aujourd’hui je ne me baignerai pas. De colère, et de honte (car oui, quitte à se casser la gueule et manquer la noyade, autant le faire devant un canon de beauté), je vais me planquer à l’autre bout de la terrasse pour sécher.
Après un excellent cocktail (sans alcool hein, faut penser à rentrer quand même), je remonte en téléphérique pour récupérer la voiture et rentrer préparer mon sac pour le voyage retour dans mes montagnes.
Mon dernier jour, je le passerais à Funchal.
Je passerai la nuit à l’aéroport, un peu flippée car presque désert. Cette semaine fût quelque peu décevante, ou plutôt frustrante, vu tout ce que je n’ai pas pu faire. Mais une chose est sûre, Madère est une île splendide, même par mauvais temps. Il y aura toujours quelque chose à faire. Peut-être aurais-je plus de chance en y revenant au printemps ou en été? Un jour peut-être…
Voilà, maintenant vous savez tout. Ou presque. Alors, irez-vous à Madère un jour?
Quelle splendeur ! J’espère que tu en garderas de bons souvenirs malgré tout, car toutes tes photos sont d’une grande beauté.
Merci beaucoup. Oui j’en garde quand même de bons souvenirs. C’est surtout de la frustration que j’ai vécu. Mais qui sait, un jour peut être j’irais me rattraper!
Bravo pour ce récit long, précis et intéressant ! Ca manque un peu de cascade et de vert à mon goût, mais tu as visité pleins d’endroits sympas sur l’île !
et Mention spéciale donc pour les crevettes, j’ai bien noté que c’était les meilleurs que tu aies mangé :p
j’aurai aimé en avoir vu plus du vert et des cascades mais la météo n’a pas voulu me laisser faire; une prochaine fois peut être! Oui les crevettes grillées, c’était juste le pied!