Une semaine après être arrivée en Écosse, après quelques jours à Edimbourg et quelques autres passés sur la route, me voici donc arrivée à Lerwick, capitale des îles Shetland.

Il y a encore quelques années, je ne connaissais rien des îles Shetlands, je ne connaissais même pas leur existence. C’est en lisant l’article d’Alexandra du blog Itinera Magica sur le festival Helly Up Aa que j’ai découvert ce trésor et que j’ai ardemment voulu y aller à mon tour.

Alors je ne vais pas vous parler du festival dans cet article, non, car je suis une sadique et je veux que vous reveniez encore sur mon blog, donc je vais en faire un autre article… Non je rigole (enfin, presque), je ferai un article sur le festival car aussi bien les îles que le festival, méritent chacun un article propre. Prenez patience mes agneaux, vous en serez récompensés.

Les îles Shetlands, (très) petit cours d’histoire Géo.

Les Shetlands sont un archipel d’une centaine d’îles, plus ou moins grandes, dont moins de 20 sont habitées. Elles se situent au sud-est des îles Féroé, au nord-est de l’écosse et des Orcades et à l’ouest de la Norvège.

Ces îles sont peuplées depuis l’époque néolithique. Historiquement parlant, les Shetlands ont été plus longtemps scandinaves qu’écossaises. En effet, elles étaient rattachées à la couronne norvégienne jusqu’en 1469, date à laquelle ces îles ont été données en guise de dot d’une princesse norvégienne à la couronne écossaise. D’où l’immense culture viking présente sur place. Elles seront donc rattachée à la couronne britannique un siècle plus tard.

D’ailleurs, outre les vestiges vikings et autres artéfacts, on retrouve la langue scandinave dans le dialecte local encore parlé (même si je n’a pas eu le plaisir de l’entendre).

C’est l’endroit le plus au Nord où je suis allée de toute ma vie!

Lerwick : Capitale de l’archipel

12 heures de traversée, c’est ce qu’il aura fallut à l’immense ferry pour nous emmener d’Aberdeen à Lerwick. Nous arrivons tôt dans la matinée, et pouvons assister à la levée du soleil derrière les nuages. C’est bizarre, le soleil met du temps à monter dans le ciel. Il est vrai que nous sommes plus près du pôle Nord que jamais, et qu’en cette saison (plein hiver), les nuits sont beaucoup plus longues. Je l’apprendrai à mes dépends.

Après un petit déjeuner sur le bateau, je file récupérer ma voiture de location. Si à Édimbourg j’ai eu droit à une super voiture toute neuve bien confortable, ici j’ai un tout petit gabarit, adapté aux routes touristiques. J’ai quand même vu le moment où je n’allais pas pouvoir rentrer les jambes…

Je commence donc mon exploration de la ville.

Elle se fera d’ailleurs en plusieurs fois. Une fois la voiture récupérée, direction le centre ville et l’office de tourisme. Mais il est encore tôt, tout est encore fermé. Je déambule donc au milieu de ces bâtisses de pierres grises, passant par le petit port jusqu’au Fort Charlotte. Les Shetlands étaient un point important pour le commerce entre l’écosse et l’Europe du Nord. Il reste encore des murs de défense, et quelques canons.

Poursuivant ma visite, mes pas me mènent à travers les ruelles puis le long de la mer, du parcours de golf jusqu’au Horse of the Knab, petite pointe faisant face au Sud. Une agréable balade malgré la pluie. Ceci étant dit, je reprends vite la route pour me rendre à mon logement, situé sur la route du Nord, à mi-chemin entre Lerwick et Brae.

Le lendemain, comme la pluie est toujours de la partie, et après avoir visité le Nord de l’île, je visite le musée de Lerwick. Gratuit, il est simple, mais bien fait. Il nous présente l’histoire de l’archipel à l’aide des différents sites historiques retrouvés sur les différentes îles, et je découvre également une série de photos sur le Up Helly Aa festival. J’en apprends un peu plus sur cette tradition. Chouette visite à faire.

Les boutiques et les restaurants sont assez sympa à tester. Je ne suis pas allée dans tous, mais ceux dans lesquels je suis entré m’ont plu. Il y a même un salon de thé français dans cette ville, tenu par des français. Qui l’eut crû? (et leur cheesecake aux fruits de la passion est un délice).

Il y a également un petit musée sur les déguisements du festival, malheureusement non ouvert en cette période.

Une des balades dans la ville m’a mené au Broch of Clickimin. Un vestige du passé planté au milieu d’un lac, avec plein de panneaux explicatifs. Enfin, au milieu au milieu, disons plutôt sur une presqu’île sur un lac. Cherchez les petits détails.

Central Mainland

Premier jour en road trip, premier jour de pluie. Je reste donc non loin de la ville, de l’autre côté de l’île.

Je m’arrête visiter le château de Scalloway. Visite gratuite, il y a un petit Visitor Center et musée au pied. Scalloway fût la capitale des Shetlands jusqu’en 1708 et son château fût construit en 1600. Il n’en reste pas grand chose, que des murs en fait. Mais c’est assez impressionnant. Malheureusement, le temps ne me donne pas envie d’en voir plus.

Un peu plus loin, je m’aventure sur les terres de Tondra et Burra. Le mauvais temps ne me laisse guère apprécier les plages et l’observation de la faune n’est qu’illusoire.

Mais quelque chose va se passer qui va illuminer ma journée.

A la recherche d’un endroit pour manger (autant vous le dire, prévoyez un pique nique), je vois un panneau avec un genre de symbole pour un bar. Je me suis dit que j’allais m’y arrêter voir si par hasard, ils n’auraient pas un casse croute. Ce bar, et bien, en fait, je ne sais pas s’il existe. En lieu et place, j’ai trouvé un (très) petit… comment dire… cabanon en bois, oui je crois c’est la meilleure description que je puisse en faire, où à travers les gouttes d’eau qui tombent allègrement je vois un homme me faire signe de venir.

J’entre, et l’endroit est plein. A craquer. Un homme, que j’aurais pu prendre pour un viking, se tiens derrière un comptoir. Un écossais? Que nenni. Il s’agit d’un australien. Il m’offre à boire, gratuitement, et en discutant, je me rends compte que toutes les personnes présentes sont australiennes. Et elles ne se connaissent pas forcément.

En fait, en Australie, c’est jour de fête. Alors les australiens du pays, ou du moins de l’archipel, se sont donnés rendez-vous en cet endroit pour célébrer cette journée loin de leur mère patrie. Je discute un bon moment, notamment avec un néo-zélandais nostalgique de son pays, également de la partie. Ce fût une rencontre incongrue mais honnêtement bien plaisante, un rayon de soleil dans cette journée grise et humide.

Après avoir séchée dans le musée de Lerwick, je rentre me mettre au chaud dans mon logement.

Northmavine

La météo est très très légèrement plus clémente avec moi pour cette nouvelle journée. Je prends la direction de la partie nord ouest de l’archipel. Mon premier arrêt sera à Mavis Grind. Cette langue de terre si étroite qu’on dit que l’on peut jeter une pierre dans l’océan Pacifique et une autre dans la mer du Nord sans bouger d’un pouce. J’ai essayé au retour, mais je n’ai pas assez de force dans les bras pour vous assurer que ça fonctionne…

Je voulais visiter le Wilddlife Sanctuary de Hillswick mais malheureusement, là aussi c’était fermé. Comme la plupart des lieux touristiques. Et en ce qui concerne les plages, le temps ne se prêtait pas vraiment aux balades et découvertes de trésors après des heures de marche. Bref, je n’ai pas pu voir tout ce que je voulais voir.

Toutefois, j’ai pu profiter d’une accalmie pluvieuse pour faire une promenade le long de la Eshaness coast. Ce n’est pas tant la hauteur qui impressionne, mais la disposition et la puissance des vagues sur les rochers. Un ensemble de la nature fait pour émerveiller.

Mon arrêt suivant est la plage de Steness. Une petite plage, qui est connue pour ses pierres comme l’agate, mais aussi pour avoir été un petit port de pêche aux 18 et 19èmes siècles. Mais ce jour là, moi, ce que j’ai surtout vu ce sont des déchets plastiques et autre que le ressac de l’océan ramène sur la berge. Associer ça au mauvais temps, et ça vous casse le moral! Je me croyais à l’abri de ça au bout du monde, mais c’était peine perdue. Heureusement que la vue sur l’horizon ranime un peu la lumière dans les yeux.

Je reprends la route direction le North Roe. Pas grand chose à voir en particulier, mais je suis allée au point le plus haut en latitude de toute ma vie de voyageuse. I’m proud!

Encore un peu de voiture, des photos au bord de l’eau, et la pluie me gagne. Il est temps de rentrer. Mais pas avant d’avoir fait des clichés de coucher de soleil (même s’il n’est même pas 16h).

L’île de Bressay et Noss

Ile de Bressay

Nous somme le lendemain du festival. Le soleil est revenu, les nuages sont partis. Les quelques visages que je croise ont les traits tirés, certains ont l’air agar, ils n’ont pas l’air bien frais, voire carrément bourrés, tout droit sortis des soirées privées. Mais je n’y prête guère attention et attend patiemment le bateau qui me ralliera à l’île de Bressay, juste en face de Lerwick. Une traversée de même pas 10 minutes.

Ici comme sur la plupart du reste de l’archipel, les routes sont à voie unique, avec voie de garage. Je prends la direction du phare. Ici, les baraques ont été transformées en logement à louer pour les vacances. C’est de là que je pars pour une balade qui revigorera mon cœur. Le sentier longe à distance raisonnable le bord de la falaise. C’est un peu compliquer par endroit, surtout après la pluie. Ça grimpe, et quand on croit que c’est fini, il faut encore monter. Mais si je l’ai fait, vous pouvez le faire aussi. Et je vous garantie que la vue vaut l’effort effectué. Heureusement j’avais prévu le coup, j’ai pique niqué en haut. Le meilleur moment de la journée!

 

Île de Noss

J’ai ensuite voulu rejoindre l‘île de Noss, accessible par bateau pneumatique et réservée aux piétons. Elle est réputée pour accueillir de nombreux animaux qu’il faut donc protéger. Mais comme la plupart des attractions, l’île de Noss n’est pas accessible en hiver. Je suis au 36ème dessous tellement je suis déçue. J’avais déjà préparé mes jambes à l’idée de gambader pendant des heures à la recherche d’oiseaux ou tout autre bestiole à poil, à plume ou à fourrure. La frustration aidante, je rentre à la city pour cuver ma déception.

Heureusement, il est organisé dans une salle près du cinéma un marché de produits locaux : A taste of Shetlands. Chocolats, bière, biscuits, thés, et plein d’autres choses sont offertes à la dégustation et à l’achat. Je m’y suis régalée, et ne pas tout acheter et goûter à tout fût très difficile.

Southland

Dernier jour dans l’archipel. Je reprends le ferry pour la grande île écossaise en fin de journée. J’ai donc encore beaucoup de temps pour voir ce qui se passe dans le sud des Shetlands. Mais la pluie est revenue. Et pas qu’un peu. Alors je n’en profiterai pas autant que je voulais.

Mon premier arrêt est au niveau de l’île de St Ninian. En fait, c’est une presqu’île, qui rejoint le territoire principal par une mince bande de sable. Si le temps l’avais permis, je serais bien allée explorer cette île, marcher, randonner, chasser les oiseaux avec mon appareil photo. Mais je suis obligée de mettre mon appareil dans un sac plastique pour avoir un souvenir… Il faudra vraiment que je revienne en été!

Je pousse mes quatre roues jusqu’au bout du bout, le Sumburgh Head. Là haut, il y a un musée maritime, on peut y observer des oiseaux aussi. Mais comme il pleuvait, je ne m’y suis pas attardée. Grosse erreur. En faisant le zoom sur mes photos, je me suis aperçue que j’avais photographié une colonie de pingouins sur un rocher. Je suis comme qui dirait, légèrement dégoûtée. Cette pluie m’aura vraiment gâché mon dernier jour.

Les pingouins sont sur le rocher, au milieu…

Pour revenir sur mes pas, je traverse à nouveau la piste d’atterrissage (et de décollage) du petit aéroport de l’archipel. Il est facile de ne pas s’en rendre compte, mais c’est quand même particulier.

L’arrêt suivant était pour le Jarlshof, un site archéologique de plusieurs époques, le plus anciens datant de 4000 ans. Il est inclus dans mon pass, et certains disent que c’est l’un des plus remarquables jamais découvert dans les îles Britanniques. Quand je vois les photos, je regrette de ne pas l’avoir visité. Mais une fois devant l’entrée, ça tombait tellement fort que je n’ai même pas osé sortir de la voiture.

C’est avec un dernier goût amer que je reprends la route pour Lerwick. J’aurai aimé pouvoir en profiter plus. Mais en plein mois de janvier, j’ai déjà eu beaucoup de chance de ne pas avoir eu plus mauvais temps.

Mais le pire restait à venir.

Arrivée au port, je récupère mon billet et on me donne en plus un petit mot précisant qu’aux vues des conditions climatiques la traversée pouvait être annulée. Finalement nous partirons à l’heure, mais le trajet sera plus que mouvementé. Le ferry sera malmené, les angles qu’il forme avec la mer ont au moins deux nombres, beaucoup de gens seront malade. L’avantage : j’économise un repas. A côté de cette traversée, le voyage en train qui me ramènera d’Aberdeen à Édimbourg me semblera un léger bercement. Mais ce n’était pas fini. J’ai découvert durant cette dernière journée dans la capitale écossaise, ce qu’était le mal de terre. J’ai littéralement crue que j’allais mourir quand je me suis posée pour manger le midi, puis que la terre allait s’ouvrir sous mes pieds quand j’ai visité le musée d’Édimbourg. Une sensation de vertige affreuse et difficile à maitriser. Je ne le souhaite à personne.

Une nuit à dormir dans l’aéroport plus tard, et me revoilà dans l’avion qui me ramène sur le vieux continent.

J’ai adoré mon séjour dans les Shetlands. Je n’ai qu’une envie, y retourner mais en saison, pour pouvoir profiter de tous les sanctuaires, sites touristiques et autres plages. Je voudrais observer les lions de mer et les macareux. Randonner sur ces îles où les arbres sont inexistants. Un jour c’est sûr, je reviendrai!

Et vous, quand partez-vous pour les Shetlands? Pour les détails du festival Up Helly Aa, rendez-vous dans un prochain article.