Le voici le voilà, le récit sur le Machu Picchu !
Tout commence de bon matin… de très bon matin même ! Réveil à 5h car le train est à la première heure et il faut compter une bonne vingtaine de minutes pour y aller en taxi. Et oui, souvenez-vous, je suis avec mon amie Australienne et nous avons décidé de descendre à Aguas Callientes, la ville au pied du Machu Picchu en train, car parait-il la ballade en elle-même vaut le coup. Nous avons réservé nos billets par internet (environ 120 $ aller-retour depuis Cuzco). En fait, la gare n’est pas à Cuzco même, mais à Poroy, à une dizaine de kilomètres un peu plus bas. Il faut donc prendre un taxi ou un collectivo pour y arriver. Une fois sur place, quelle ne fut pas ma surprise de revoir un gars que j’avais rencontré à l’auberge de… Lima ! Lui m’a reconnu, moi non par contre…. Il est avec un amie française, et nous commençons donc tous à discuter. Le trajet commence bien !
La ballade est sympa, on descend dans la vallée entourés des Andes, très belles. On aperçoit à moment donné la forteresse de la ville d’Ollantaytambo. Puis on arrive à Aguas Callientes, ville construite à « l’arrache », c’est-à-dire sans aucun plan d’urbanisme. Dés la sortie du train, on se retrouve dans un marché couvert où tout le monde nous accoste pour nous vendre quelque chose (…). Il pleut, mais ça n’empêche rien. Une fois pris possession de la chambre d’hôtel, nous voilà parties à la découverte de la ville et surtout, à l’achat du billet d’entrée pour le Machu Picchu. Car sachez que le site, classé au patrimoine de l’UNESCO, limite désormais le nombre de visiteur par jour (à 3500 personnes). Heureusement que l’on est en basse saison, on n’a pas de problème pour en avoir. Vous avez plusieurs options lorsque vous achetez votre billet : 1. Vous pouvez acheter simplement le billet pour le site du Machu Picchu uniquement. 2. Vous pouvez prendre l’entrée au site ET l’entrée pour la montagne Wayna Picchu, montagne située juste à côté, dont l’accès, abrupte, mène à une autre partie de la forteresse. Attention, cette partie est limitée à 400 personnes par jour. 3. Vous pouvez prendre l’entrée du site combiné avec la Montagne Machu Picchu, c’est ce que nous avons choisi. Cette montagne se trouve de l’autre côté du Wayna Picchu, elle est aussi abrupte et il n’y a pas de construction dessus (enfin, à moins qu’il y en ai au bout, mais vu que je ne suis pas allé jusqu’à la fin du chemin…), mais elle est moins fréquentée que l’autre, non limitée en nombre de personne et elle permet d’avoir une belle vue sur le Machu Picchu ET le Wayna Picchu.
Nous repartons donc avec notre ticket d’entrée pour le Machu Picchu et la montagne du même nom. Plus tard, nous allons nous relaxer aux bains thermaux de la ville (d’où son nom…). 10 soles l’entrée. Serviettes non fournies mais possibilité d’en louer. Nous y passons un moment agréable. Plus tard nous seront rejoints par un autre couple de hollandais que nous avons rencontré à Cuzco et avec qui nous avions décidé de faire la visite du Machu Picchu. Et là, je commence un peu à baliser. Tout le monde veut « monter » jusqu’au site, au lieu de payer le bus qui nous permet de gravir le dénivelé de 400 mètres en deux temps trois mouvements. Moi je ne suis pas très chaude, surtout après avoir lu dans le routard que cette montée, pour ceux qui veulent la faire à pied, compte pas moins de 1716 marches (et pas 5000 et des brouettes comme je le croyais…petit boulet à encore frappé). Toujours est-il que pour une non-sportive comme moi, ça fait peur. Mais je décide quand même de suivre le groupe. Note plus tard : quand tu sens pas un truc, NE LE FAIS PAS !!!!!
Après une nuit pas très reposante (la sono du bar de l’autre côté du stade juste derrière notre chambre n’a pas arrêté de gueuler toute la nuit), nous nous levons un peu avant 5 heures pour nous préparer au départ à 5h30 de la randonnée nous menant à la « caverne d’Ali Baba ». Les barrières ouvrent à 5H30 et il faut normalement une heure pour faire la montée. Seulement voilà, quand on s’appelle Martine et qu’on n’est pas entrainée, on a un peu du mal à monter toutes ces marches et quand on en a marre de s’arrêter pour respirer toutes les 10 marches (je précise que les marches sont faites de pierres à peines de hauteur inégale), je décide de finir le trajet en suivant le sentier du bus. La prochaine fois ma cocotte, tu feras comme on te dit, tu prendras le bus ! Mais petite consolation : la vue sur les montagnes, avec les nuages qui s’en dégagent, est tout simplement splendide.
Et quand on s’approche du sommet, on commence à voir le Machu Picchu par-dessous. Et là, le cœur commence à se serrer. Enfin j’y suis, enfin je réalise mon rêve d’enfant ! Pour certain ça ne vous dira rien, mais pour ma génération, c’est quelque chose ! Les Mystérieuse cités d’or, avec les scénarios inspirés de la civilisation Queshua (Inca quoi), les reportages à la fin de chaque épisode, et bien sûr le Machu Picchu ! Tout est partie de là ! Et comme je regardais ce dessin animé y a 20 ans, ce rêve est vieux de 20 ans. Et le réaliser fût l’un des meilleurs moments de ma vie. Moi j’vous l’dit, réaliser un rêve, y a pas mieux ! Bref, la vue de cette cité met du baume au cœur. Ça motive pour les derniers mètres. Surtout que les nuages commencent à se dégager. Et ça rend le lieu encore plus beau et plus mystérieux. Arrivée (enfin) à l’entrée du site, je m’assieds cinq minutes sur le muret, histoire de me reposer (et de voir si mes amis ne seraient pas restés en rade sur le sentier… on peut toujours rêver !). Et là, c’est le drame ! Je m’absente cinq minutes et j’arrive à oublier mon appareil photo sur le muret. Et forcement quand je reviens, il n’est plus là. Et là, c’est le drame ! Crise de larme. Non mais faut vraiment être CON pour perdre son appareil photo LE JOUR OU ON RÉALISE SON RÊVE !!!!!!! Y en avait qu’une pour faire ça, c’était bien moi ! Je rentre quand même sur le site, et demande à quelqu’un où je peux récupérer mon appareil au cas où quelqu’un le ramènerait. On m’indique un bureau, et en fait, il y est déjà. Un des guides présents sur le site l’avait récupéré… OUF ! Ma journée peut enfin commencer !
Alors par contre, y a un truc nul au Machu Picchu, c’est qu’il n’y a aucune explication sur le site, tout est fait pour vous pousser à prendre un guide.
Du coup, vaut mieux lire des explications savant, voire même de les prendre avec vous sur place pour être sûr de pas louper des trucs. Mais quand même, même sans explications, c’est magique ! Certes, ce ne sont que des « ruines », mais quand on se dit que la cité a été construite il y a plus de 500 ans, à plus de 2400 mètres d’altitude, quand on sait que les pierres qui ont servies à la construction n’ont pas été prises sur place mais importées, qu’elles sont taillées si précisément qu’on ne glisse pas une lame de couteau entre (même pas un petit canif, j’ai essayé), et que les gens qui ont fait ça n’avaient pas un brin de technologie que nous avons aujourd’hui, c’est tout juste époustouflant.
Je ne vous ferai pas la visite guidée du site car ce n’est pas le but, et si c’est pour recopier texto les guides et prospectus, ça ne sert à rien. Je vous dirais juste que j’ai aimé me balader dans cette ville qui ressemble un peu à un labyrinthe (et ça, ça m’éclate). La grimpette de la montagne Machu Picchu par contre, ce fût une autre histoire. Là aussi, ce ne sont que des marches. Et ça grimpe là aussi pas mal. Du coup, encore une fois, je me suis arrêté à mi-chemin (enfin, un peu plus, tout ça pour dire que je l’ai pas fini quoi !). Mais rien que de ce point de vue, c’était magnifique.
Par la suite, je suis montée sur le côté à la SunGate, la porte du soleil, une des principales entrées du site par laquelle on arrive lorsque l’on fait les trecks sur le chemin de l’Inca. De là aussi la vue (différent angle) est à couper le souffle. Bref, j’ai aimé cette journée comme aucune autre (même si j’en ai ch… pour monter). Le soir, redescente à pied, même si ça fait mal aux genoux, par les marches. Mais c’est quand même beaucoup moins fatigant qu’à a montée…
Encore grisée d’avoir réalisé ce rêve vieux de 20 ans, je redescends à l’hôtel et nous irons nous coucher tôt car la journée qui a commencé tôt, a été plus que sportive (surtout quand comme moi, on ne l’est pas un brin [sportive]). Le lendemain, nous baladons dans la ville histoire de passer le temps jusqu’à 16h pour reprendre le train. Nous assistons à une sorte de cérémonie pour l’anniversaire du maire. Puis, après un copieux repas dans l’un des restos de la ville, nous faisons un tour dans le marché couvert (pour pas dire à touriste) près de la gare.
Lors de la remontée, nous prendrons 2 heures de retard car à cause des récentes pluies, une coulée de boue a bloquée la voie. Il faut donc attendre qu’ils dégagent la voie pour continuer la route. Nous discutons pendant ce temps avec un couple de Canadiens, qui donnent plein d’infos à mon aie sur son futur trajet jusqu’en Bolivie.
Enfin arrivées à Poroy, nous prenons le taxi pour rentrer à l’auberge de Cuzco. Mais ça, vous connaissez déjà l’histoire…