Gare aux préjugés : Quebec et Etats-Unis

Quand on voyage, on part toujours avec des aprioris sur un pays et des préjugés sur ses habitants. Si je n’ai pas eu de grande surprise au Quebec (je m’attendais à des gens très gentils et c’était bien le cas, la seule surprise fût leur extrême politesse envers les chauffeurs de bus). Il y a effectivement un fort accent quand ils parlent (mais eux disent que c’est nous qui avons un accent), il y a effectivement des castors, des trappeurs et du sirop d’érable un peu partout. Ce qui m’a surpris au Quebec, c’est de voir à quel point les maisons ressemblaient à celles des Etats-Unis. Du moins, en campagne. Je me serai cru aux USA. Mais peut être est-ce le style du continent…
C’est aux Etats-Unis que beaucoup de clichés sont tombés. Je les croyais froids et arrogants, sans humour et super strictes. Je n’avais en tête que les clichés que l’on voit à la télé ou dans les films. Alors oui, j’ai vu des jeunes racailles avec des baggis trop grand pour eux arriver aux genoux (vous savez, ces pantalons avec la ceinture tellement basse qu’on dirait qu’ils se sont fait dessus pendant dix jours !), des latinos tatoués avec le bandana sur la tête, oui j’ai vu des bimbos plus peinturlurées que des voitures, oui j’ai vu des obèses, oui j’ai vu des anorexiques. Mais les USA ça ne se limite pas à ça.
Tout d’abord, les Américains (des Etats-Unis) ont aussi de l’humour. Y a qu’à voir le douanier qui m’a demandé si je pensais que mon bus allait m’attendre… moi ça m’a pas trop fait rire sur le coup mais bon… c’était pour détendre l’atmosphère je suppose ?
Ensuite, les Américains ne sont pas froids du tout. Il n’est pas rare de voir les gens se parler entre illustres inconnus dans un bus, un train, une gare (de bus ou de train…), au supermarché, dans une banque… Ici, quand on passe à la caisse, on ne dit pas juste, « hello » ou « hi », on rajoute toujours derrière un « how are you doing today ? » ou un « Hello, how are you » (à noter que les Québécois font la même chose et que c’est super agréable, même quand au début on ne sait pas quoi répondre). Une manière d’entamer la conversation. Dans l’ouest, on m’a même appelé une fois « Honey » et une fois « sweet heart », c’est dire !
Ils sont aussi très serviables les Américains, vous demandez votre chemin, un coup sur deux (bon, peut être un peu moins mais quand même) on vous guide jusqu’à destination. Une américaine avec qui j’avais fait la visite de Central Park à New York m’a même offert un paquet de barres de céréales et un paquet de chewingums pour les petits creux dans les bus (d’ailleurs, ses barres m’ont sauvé la vie à Washington DC). Quand vous arrivez dans un parc, on vous demande si vous avez bien tout ce qu’il vous faut, et parfois, on rembourse la personne qui vous accompagne parce que votre Annual Pass est valable pour deux personnes (pédestres). C’est pas beau ça ? Bon, comme toujours, il y a des c… imbéciles, mais comme partout ailleurs dans le monde. En attendant, quand j’ai voulu prolonger mon séjour sur Washington DC, on m’a offert le gîte avec le sourire jusqu’aux oreilles, on m’a fait faire le tour de la ville malgré la tempête, à Chicago on m’a invité à dîné et à San Francisco aussi.
Autre point de surprise sur les Américains : l’écologie. Certes, ils ne sont pas les plus forts en la matière. Mais je ne les croyais vraiment pas aussi concernés par l’écologie. En effet, dans la plupart des auberges de jeunesses, on fait le tri sélectif. On rappelle aux gens de penser à éteindre les lumières, chauffages et autre climatisations quand on quitte la chambre la journée, histoire de ne pas gaspiller de l’énergie pour rien. Dans certaines villes, on développe les bus électriques, on menace d’amendes salées les mauvais conducteurs qui jettent leurs déchets par la fenêtre de la voiture (et comme il y a régulièrement des voitures de patrouilles sur les autoroutes, vaut mieux pas jouer avec le feu). C’est sûr, ils ont encore beaucouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuup de progrès à faire, mais ils font quand même pas mal d’effort. Et que dire des parcs nationaux ! On peu difficilement faire plus propre ! Des poubelles partout, avec dans les gros centre de quoi faire aussi le tri sélectif, la moitié des toilettes mises à dispositions sont des toilettes sèches, il est souvent interdit de manger sur les sentiers (dans certains parcs seulement), il est toujours interdit d’amener de l’alcool. Et le rappel est quasi systématique de NE PAS NOURRIR LES ANIMAUX ! Avec en prime la photo de la main d’un visiteur ayant voulu donner à manger à un écureuil : « il ne sait pas où la nourriture s’arrête et où votre main commence ». La photo décourage vraiment de tenter l’expérience ! Leurs parcs sont vraiment bien conservés et gare à celui qui s’amuserait à enfreindre les règles. Au grand Canyon j’ai vu un homme menotté au bord de la route avec femme et enfant à côté. Je pense qu’il devait rouler trop vite. Mais quand on sait que sous le cougar empaillé du magasin de souvenir il est écrit « cet animal a été tué par un chauffard roulant trop vite »… Pour ça, ils correspondent bien à leur réputation, les policiers, s’ils peuvent être sympa, ils ne font pas de cadeaux aux « hors la loi ». Et si vous louez une voiture aux Etats-Unis, méfiez vous, il y a souvent une voiture de patrouille qui surveille !
Une chose est sûre, ils sont très patriotiques. Même en temps qu’étranger, ça donnerait presque envie de s’engager dans son propre pays.
Mais ils ne sont pas parfaits non plus. Ne vous fourvoyez pas, je n’encense pas les Américains, je constate juste que de tous les préjugés que j’avais avant de venir ici, très peu restent vrai. Ceci-dit, il y a certaines choses qui les divisent encore, comme la politique, et le port d’arme. Au lendemain du drame dans le Connecticut, la bataille est relancée plus que jamais.
Pour conclure, s’ils se prennent des fois pour les rois du monde, les Américains sont quand même bien sympas. Et pour quelque pays que ce soit, il ne faut pas s’arrêter aux aprioris, ça risquerait de gâcher le voyage. Rien ni personne n’est parfait dans ce monde (à part moi peut être ??? Non ? Bon, tant pis). Ni ici, ni ailleurs.

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